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Une cinquantaine d’étudiants mobilisés contre la hausse des frais pour les étrangers en master

Une cinquantaine de personnes, en majorité des étudiants était rassemblée, mardi 26 septembre, au campus de Strasbourg pour dénoncer la hausse des frais de scolarité des étudiants extra-européens.

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Une cinquantaine d’étudiants mobilisés contre la hausse des frais pour les étrangers en master

Devant le Nouveau Patio, une petite foule d’étudiants tenait un rassemblement bruyant, ce mardi 26 septembre. L’ambiance est chaleureuse, jusqu’à ce que le calme se fasse lors de la première prise de parole. Un des membres du syndicat Solidaires Étudiant-e-s donne le mot d’ordre : dénoncer la hausse des frais de scolarité pour les étudiants extra-européens et empêcher son passage en conseil d’administration, qui doit avoir lieu à 14h. « On va faire en sorte que cette mesure ne passe jamais à Strasbourg », poursuit un membre de l’Alternative étudiante Strasbourg (AES), mégaphone au poing.

Rassemblement devant le Nouveau Patio contre la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers venant hors d’Europe. Photo : Emma Viola / Rue89 Strasbourg / cc

Pascal Maillard, secrétaire académique du Snesup-FSU, un syndicat de l’enseignement supérieur, ajoute :

« C’est une décision triplement discriminatoire. Elle instaure une inégalité entre les étudiants français, de l’Union européenne et tous les autres étudiants du monde. Elle établit une différence entre les étudiants favorisés qui ont de l’argent et ceux qui n’en ont pas. On peut utiliser les termes de discrimination et de xénophobie. Dans tous les cas, cette mesure a des effets racistes. »

« Les étudiants internationaux sont les boucs émissaires »

Le 19 septembre, la fin de l’exonération des frais d’inscription en master pour les étudiants étrangers hors Union Européenne avait déjà été votée en Commission à la formation et à la vie universitaire (CFVU) à Strasbourg. Cette initiative signifie que les étudiants extra-européens devront désormais débourser 3 770 euros pour suivre des cours à l’Université de Strasbourg en master, contre 243 euros pour un étudiant européen.

Cette initiative s’intègre au plan « Bienvenue en France », annoncé par le Premier ministre en 2018. Souhaitant attirer plus d’étudiants internationaux – l’objectif est d’en accueillir un demi-million d’ici 2027 – le plan repose sur une politique de visa simplifiée et la mise en place de frais d’inscription différenciés pour les étudiants extra-européens, dits « extra-communautaires ».

Après plusieurs prises de parole entrecoupées d’applaudissements, le groupe, souhaitant rentrer dans le bâtiment fermé et protégé par des vigiles, se divise pour occuper toutes les portes d’entrée. Quelques élus siégeant au conseil d’administration se retrouvent mêlés aux étudiants et à leurs slogans « Facs fermées aux intérêts privés, facs ouvertes à tous les étudiants ».

Loi votée en conseil d’administration

Au final, le conseil débutera à 15h10. La délibération actant la hausse des frais en master est adoptée dans la foulée ; elle s’appliquera à partir de l’année scolaire 2024-2025.

Dans un communiqué de presse, l’Université de Strasbourg assure que tous les gains « seront exclusivement consacrés à des programmes d’accueil des étudiants étrangers ». Elle précise que 500 étudiants seront concernés en 2024-2025 et environ 1 100 les années suivantes.

La décision votée par le conseil d’administration exonère les étudiants de licence, l’Université de Strasbourg souhaitant que le « plus grand nombre d’étudiants internationaux extracommunautaires » continuent d’accéder à l’enseignement supérieur. Pour les étudiants extra-européens inscrits en master en 2023-2024 qui s’inscriraient en 2024-2025, l’Université assurera une exonération partielle des frais d’inscription pour les ramener à ceux des étudiants nationaux, jusqu’à l’obtention du diplôme.

Pascal Maillard pense qu’il reste possible de faire tomber la décision :

« Certains membres souhaitaient siéger au conseil d’administration mais n’ont pas pu siéger. (…) Les étudiants élus au conseil d’administration envisagent pour cela de déposer un recours au tribunal administratif. »


#étudiants étrangers

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