Tous les utilisateurs du « hub d’échanges » de la gare centrale savent qu’il faut se méfier des escalators, tellement ils sont souvent hors service. Déjà en 2018, des exaspérations avaient été exprimées après des pannes constatées pendant plusieurs mois. Mais hélas, d’autres escalators transformés en simples escaliers sont à craindre…
Contractuellement, la société de sous-traitance qui gère la maintenance de ces 14 escalators de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) est censée régler leurs pannes en quatre heures. Mais ça, c’est à condition de disposer des pièces. Or, bon nombre des escaliers roulants de la station Gare centrale sont entrés en service en 1994, ils arrivent en fin de vie.
Leurs composants ne sont plus produits en série. La CTS indique que lorsqu’une de leurs pièces doit être remplacée, il faut la faire fabriquer sur mesure. Ce qui explique selon elle, qu’un escalator défectueux peut rester des semaines en rade.
La durée de vie de ce type d’équipement est de trente ans. La CTS ne prévoit donc de les changer qu’à partir de 2024. Cela va représenter une somme rondelette pour ses caisses déjà dans le rouge puisqu’un seul escalator coûte entre 200 000 et 300 000€.
Les défaillances mécaniques constituent la première cause de panne sur ces équipements vieillissants. Mais la CTS doit en outre compter avec de nombreuses pannes dues à des actes de malveillance. Régulièrement, des usagers cassent les marches des escalators en introduisant des objets dans leurs rouages, endommageant leurs systèmes d’entraînement.
Arrêts d’urgence
Mais l’immobilisation d’un escalier roulant ne veut pas toujours dire que celui-ci est en panne. Chaque mois, la CTS compte près de 300 interventions à la suite de l’activation malveillante des boutons d’arrêt d’urgence des appareils. En de tels cas, les agents chargés de leur vidéo-surveillance peuvent réenclencher manuellement les engins sans faire intervenir les équipes de maintenance.
Mais à raison de près de 10 arrêts par jour, les désagréments pour les usagers sont inévitables. Ce petit jeu n’est d’ailleurs pas réservé à la station de tramway. Pour comparaison, dans l’enceinte de la gare, la SNCF dénombre elle aussi chaque jour deux à trois activations inopinées de boutons d’arrêt d’urgence sur ses huit escalators menant aux quais.
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