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Entre Sitterlé et L’Alsace : ça chauffe !

Alors que tout porte à croire que Frédéric Sitterlé est sur le point de se désengager du Racing club de Strasbourg, l’homme d’affaires haut-rhinois répond à un article paru ce vendredi matin dans L’Alsace et s’attire la sympathie des supporters sur son mur Facebook. Le quotidien régional redit sa confiance au journaliste Stéphane Godin et fait le dos rond. Rue89 Strasbourg tente d’y voir clair dans cet entrelacs d’accusations publiques et de menaces de poursuites.

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Entre Sitterlé et L’Alsace : ça chauffe !

Un article publié dans le journal L'Alsace ce matin a déchainé les foudres du président du RCS. (Capture d'écran – L'Alsace / 13 avril 2012)

C’est la rumeur qui court depuis des mois : Frédéric Sitterlé a-t-il, oui ou non, l’intention de mettre de l’argent dans le Racing club de Strasbourg… Pour le journaliste Stéphane Godin, qui couvre l’actualité du Racing pour L’Alsace depuis 17 ans, comme pour certains acteurs du dossier, cela reste encore à prouver. Le journaliste a été le premier à faire écho à ces doutes dans les colonnes de L’Alsace. Un nouvel article paru ce matin a déchaîné l’ire du repreneur du RCS qui publie en continu, sur son mur Facebook, des pièces et des arguments visant à établir sa vérité.

Parmi ces arguments, Frédéric Sitterlé relève la question de sa « surface financière », dont il n’aurait pas fait la preuve en juillet dernier. Pour contrer ces attaques, il a transmis aux médias une attestation bancaire, en date du 1er août 2011, délivrée par la Société générale (ci-dessous). Et note:

« L’Alsace du jour indique, sous caution de Claude-Maxime Weil, que je n’ai jamais apporté d’attestation financière. Vous trouverez ci-joint le courrier fait à Claude-Maxime Weil ce jour attestant du contraire. Je demanderai également un droit de réponse à L’Alsace (ndlr: ce qu’il n’a pas encore fait, à l’heure où nous publions). On essaie de me décrédibiliser. Certaines attaques mettent également en cause mes activités professionnelles à Paris. Ces méthodes sont indignes. Je ne me laisserai pas salir et réagirai par voie judiciaire. C’est la dernière fois que je justifierai de mon investissement et de ma surface financière. Je tiens les originaux de l’ensemble des documents nécessaires à disposition de la Fédération des supporters ce samedi à le Meinau. »

Or, comme l’écrit et le répète Stéphane Godin – qui ne souhaite pas s’exprimer publiquement, se considérant comme un observateur et non un acteur du dossier – la question ne porte pas sur « a-t-il les moyens ? » mais sur « quand va-t-il mettre l’argent ? ». Une question à laquelle Frédéric Sitterlé a répondu cette semaine : « Quand j’aurai les pleins pouvoirs ».

Rémy Bruder, rédacteur en chef adjoint de L’Alsace, tient à temporiser :

« Nous avons toute confiance en notre journaliste Stéphane Godin et ça va même au-delà, puisqu’on constate aujourd’hui dans les paroles des uns et des autres que Stéphane avait raison. J’ai moi-même été journaliste sportif pendant 30 ans, et je sais que les dirigeants de clubs sont exposés, c’est normal, chacun réagit à sa manière. Il y a une réaction épidermique, encore plus forte puisqu’il s’agit d’un club hors normes comme le RCS. Mais il n’y a aucune raison de croire que Stéphane Godin fait preuve de mauvaise foi ou aurait une rancœur personnelle contre Sitterlé. On a rencontré Frédéric Sitterlé à deux reprises, il a eu l’occasion d’exprimer ses points de vue en long dans nos colonnes. »

Le mur Facebook de Sitterlé transformé en tribune

En attendant, l’homme d’affaires joue à plein la carte des supporters contre les médias et indirectement, contre les dirigeants de l’association du Racing. Sur son mur Facebook encore, transformé en véritable tribune, il cite des extraits d’articles de L’Alsace qui le mettent en cause et les réfute à sa façon, postant des documents et jouant d’une transparence affichée, à défaut d’être confronté à des contradicteurs.

Entre ses « posts » se greffent des mots d’encouragements de supporters : « J’ai confiance en votre projet, courage M. Sitterlé ! », « le monde populaire qui aime le Racing est avec vous, allez au bout des choses, nous vous porteront sur nos épaules… », « La meilleure défense, c’est l’attaque… Pas le choix président ! » Etc.

D’autres pointent carrément du doigt le travail de Stéphane Godin :

Et au milieu de cet unanimisme, un homme s’interroge : « Y a un truc qui m’échappe Fred, tu réclames les pleins pouvoirs, soit. Mais avec la convention qui est signée est-ce que ce n’est pas déjà le cas ? Pourquoi ne pas démonter une à une les accusations de Godin, histoire d’en finir enfin ? » Manipulation des supporters, défaut de paiement des prestataires, rôle des dirigeants historiques… Des questions qui restent pour le moment sans réponse.

Pour aller plus loin

Sur Rue89 Strasbourg : Frédéric Sitterlé pourrait abandonner son projet de reprise

Sur Rue89 Strasbourg : Frédéric Sitterlé met en vente le Racing

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#Frédéric Sitterlé

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