Le jeune enfant : des espaces familiers non reliés entre eux
Ma maison, chez Mamie, à la crèche, le marché, la boulangerie fréquentée par ses parents… Autant d’espaces que le petit enfant apprend à reconnaître, transporté en voiture, en poussette, en tram ou en vélo-cargo. À l’école maternelle, il découvre des salles multiples, une cour, des espaces de jeux à partager, élargissant ainsi sa notion d’espace. Entre ces espaces connus, il repérera ce que les adultes lui désigneront comme des points remarquables ou des lieux liés à l’histoire familiale.
Se repérer, « mot clé » des nouveaux programmes de l’école élémentaire
Dans les nouveaux programmes distribués aux enseignants du premier cycle, on découvre « Lire le plan du métro » à 9 ans. Même si transposé à Strasbourg on lui préférera le tram, l’accent est bien mis sur une géographie de proximité, partant de l’espace vécu par l’enfant. Une certaine latitude demeure par rapport aux « réalités locales de la région où vivent les élèves » et le ministère de l’Éducation nationale espère aussi sensibiliser au développement durable (l’ eau, la gestion des déchets, les énergies renouvelables).
Parents et enseignants pourraient avoir recours aux cartes et aux plans, par exemple dans la phase de préparation d’une sortie scolaire. Mais les sorties scolaires, justement, ont tendance à se raréfier pour trois raisons : la diminution des moyens financiers, l’augmentation du prix des transports, le raccourcissement de la journée scolaire et… les risques encourus qui font hésiter bien des enseignants qui seront mis en cause en cas de problème.
La liste est longue des endroits où nous n’allons plus, dans les entreprises par exemple, et celle des activités extérieures auxquelles on renonce l’est tout autant.
Chercher son itinéraire, préparer un déplacement, nommer les lieux
« C’est encore loin ? On est bientôt arrivé ? » Quel adulte n’a pas entendu ces phrases ? Lorsqu’en classe on sort des cartes et que l’on demande aux enfants comment font leurs parents lorsqu’ils cherchent leur route, ils répondent unanimes : « ils utilisent le GPS qui leur dit où aller. C’est un monsieur, non c’est une dame, qui parle. » Autrefois, nos pères et nos grands-pères aimaient étaler la carte routière avant le départ en vacances et enfant, on pouvait assister à la préparation du voyage et il n’y avait pas une salle de classe qui n’arborait sa grande carte affichée au mur.
Paul, un élève de l’an passé, est venu me saluer à la rentrée, il m’a dit avoir passé de très bonnes vacances en Bretagne. Lorsque je lui ai demandé où il avait séjourné, il m’a dit ne pas se rappeler « le nom » mais c’était à la mer, ça il en était sûr ! Dommage, car connaître ce nom, lui aurait donné une épingle, un point de repère, accroché à une région nouvelle.
Avec Google Earth, la bascule vers le haut
Moins de cartes dans l’environnement familial et scolaire aujourd’hui soit, mais à la place, il existe de formidables outils pour explorer un espace, un quartier, une ville sous un angle nouveau : la vue satellite des services cartographiques tels que Google Maps ou Google Earth, Bing Maps ou encore le géoportail de l’IGN. C’est cette bascule vers le haut dont parlent les géographes qui est à portée de clic.
Il est intéressant de montrer aux enfants la représentation de l’endroit où l’on est, de l’endroit où l’on ira bientôt, de l’endroit où l’on a été… Dans le parc de Pourtalès, par exemple, en zoomant dans Google Earth, on voit presque les statues ! Il y a de l’émerveillement là-dedans et l’on dit que la curiosité précède l’envie de connaissance. Lorsque votre enfant, devenu étudiant, cherchera son chemin, il se souviendra certainement de tout cela.
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