9h30 – Place de la Bourse, 300 à 400 personnes sont déjà sur place. Des bandeaux rouge de la CGT flottent au vent, l’Internationale joue déjà les fonds sonore. Le député socialiste Armand Jung et le conseiller municipal Eric Elkouby sont venus dire bonjour. Tout le monde se prépare, enfile son baudrier aux couleurs de son syndicat, les textes des chansons sont distribués aux participants. Dans le cortège, les représentants de l’entreprise Caddie sont en tête, avec leur organisation syndicale majoritaire, la CFTC.
10h – Toujours place de la Bourse. Après un faux départ des Caddie, le cortège s’étoffe encore. Près de 600 à 700 personnes s’apprêtent à partir.
10h10 – Le cortège s’ébranle. On dénombre environ 1 200 personnes. On entend l’Internationale, chantée… en alsacien ! Les slogans sur le « vrai travail » remportent un franc succès. La CGT assure l’ambiance avec son groupe et son camion transformée en mini-scène mobile. Dès le départ, le ton est donné pour la CGT: « Si tu es contre Sarkozy tape dans tes mains… Si tu es contre l’UMP, l’homophobie, le racisme, les capitalistes tape dans tes mains… »
Des tracts de la CFTC sur l’avenir de la Coop sont distribués dans les rangs du cortège.
10h25 – Le Parti socialiste s’insère dans la seconde partie du cortège, avec 150 personnes environ. Dans ses rangs, on trouve le maire Roland Ries, et quelques-uns de ses adjoints, tels Philippe Bies (logement) ou Mathieu Cahn (vie associative), mais aussi Catherine Trautmann (attractivité économique) ou Alain Fontanel (finances). D’autres partis politiques ont rejoint le cortège dont le Parti communiste, le Nouveau parti anticapitaliste, d’autres partis de gauche et l’insolite Parti pirate. Une forte délégation d’un parti kurde marxiste a également défilé en fin de cortège.
Mathieu Cahn, responsable fédéral du PS du Bas-Rhin, remarque :
« Contrairement à Nicolas Sarkozy, nous ne découvrons pas le 1er mai en 2012 ! Nous sommes là chaque année aux côtés des organisations syndicales. C’est leur journée et chacune est libre de son choix d’être là ou non [ndlr : la CFDT Alsace a officiellement préféré s’abstenir de manifester par crainte d’une trop forte politisation du cortège]. [Sur les slogans anti-Sarkozy] Chaque organisation syndicale a le droit d’exprimer ses opinions, ce n’est pas à nous de les commenter. »
D’ailleurs, même si la CFDT avait annoncé qu’elle ne défilerait pas, ce syndicat, très bien représenté en Alsace, comptait quand même quelques représentants. Parmi eux, Gérard, 58 ans, employé « dans le ferroviaire » :
« Pour moi, la priorité, c’est de défendre les acquis sociaux, la retraite à 60 ans, le pouvoir d’achat. Hors de question de renoncer à manifester parce qu’il y a des élections ! »
Non loin de là, François, un manifestant trentenaire, s’explique sur sa présence:
« Je suis venu pour rajouter de la pression populaire. Parce qu’il y a une bonne ambiance aussi et parce qu’il fait beau. Le discours apolitique des syndicats, je le comprends. Il est précieux. Mais c’est aussi une façon de rester planqué. Moi je ne suis pas syndiqué, mais je suis là parce que l’on est dans l’entre-deux-tours et parce qu’il faut virer Sarko ! »
Le premier mai est un rendez-vous mi-festif, mi-revendicatif. C’est un rendez-vous du peuple de gauche et comme à chaque manifestation, les conversations allaient bon train, pas forcément politiques, même si, entre-deux tours oblige, l’ambiance de cette édition 2012 était un peu particulière. Les syndicats CFTC et Unsa ont bien veillé à ne pas afficher de slogans contre Nicolas Sarkozy, candidat à sa réélection dimanche, mais ils étaient bien les seuls. Partout ailleurs, des caricatures du Président de la République accompagnaient des slogans hostiles.
10h30 – La tête de cortège est au niveau de la station Langstross-Grand’Rue.
10h45 – Ambiance assez calme, à part autour du camion CGT qui continue de mettre l’ambiance. On arrive place Kléber. Objectif : place de l’Homme-de-Fer, puis rue de Haute-Montée et descente par les Grandes-Arcades. Certains slogans, notamment ceux scandés par la CGT, sont clairement anti-sarkozistes (son ci-dessus). La manifestation rassemble à ce moment là plus de 3000 personnes.
Laurent, 30 ans, est chercheur. Il explique sa mobilisation :
« Je suis venu pour soutenir les syndicats, mais aussi le Front de gauche. Pour moi, c’est important le découplage entre syndicats et partis politiques. Mais les slogans anti-sarkozistes ne me dérangent pas, ça fait partie du folklore ! »
Dans les rangs de l’Unsa, Michel, 57 ans, personnel de direction, remarque quant à lui :
« Tous les travailleurs devraient défiler tous les 1er mai. Celui-là comme les autres. Il n’y a pas de raison que ça change ! C’était déjà comme ça en 2002 [ndlr : aussi entre les deux tours de la Présidentielle]… »
11h30 – Le cortège termine sa boucle à travers le centre-ville, pour un retour à son point de départ, place de la Bourse. C’est terminé pour aujourd’hui. Des manifestants se demandent où aller manger, d’autres plient les banderoles et se donnent rendez-vous à la prochaine manifestation.
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