La rivière de l’Ill prend sa source tout au sud de l’Alsace, elle traverse le Haut-Rhin et se jette dans le Rhin au nord de Strasbourg. Ce que décident les élus haut-rhinois, en amont, a donc des conséquences sur ce qu’il se passe en aval, dans le Bas-Rhin. Mais cette responsabilité commune est à l’origine d’un conflit ouvert entre des acteurs des deux territoires, qui a pris une nouvelle dimension depuis l’été 2024.
Rivières de Haute Alsace, le syndicat des eaux haut-rhinois, refuse la proposition du SDEA, le syndicat des eaux bas-rhinois, de créer un établissement public compétent sur l’ensemble du bassin de l’Ill pour imaginer des systèmes de protection contre les inondations.
« Votre positionnement n’est malheureusement pas à la hauteur des enjeux. » Cette phrase est issue d’une lettre envoyée le 23 juillet par 18 maires et trois présidents de communautés de communes, tous administrateurs au syndicat des eaux bas-rhinois (SDEA), à destination de Michel Habig, président de Rivières de Haute Alsace (RHA), le syndicat des eaux haut-rhinois :
« Que diraient nos concitoyens alsaciens en cas de crue dévastatrice, de l’impossibilité constante de dialogue avec les acteurs haut-rhinois pour aboutir à un projet de bassin versant co-construit et fondé sur des bases rigoureuses, étayées par des études indépendantes ? »
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Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.
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