Quand ?
En France métropolitaine l’élection se tient le dimanche 26 mai. D’autres pays (Pays-Bas, Royaume-Uni, Irlande, République tchèque, Lettonie, à Malte et en Slovaquie) votent à partir du jeudi 23. Certains territoires français voteront dès le samedi 25 en raison du décalage horaire.
Où ?
Dans les bureaux de vote habituels
Tous les bureaux de vote d’Alsace sont ouverts de 8h à 18h, sauf à Strasbourg où ils ferment à 20h.
Les inscriptions sur les listes électorales sont closes depuis le 31 mars. S’il est trop tard pour s’inscrire pour cette fois-ci, il est déjà possible de s’inscrire pour les prochaines élections, afin de ne pas être hors-délai lors des municipales de mars 2020.
Pour les absents, il est possible de faire voter un proche via une procuration, à établir dans un commissariat de police ou de gendarmerie en théorie jusqu’à la veille le samedi 25. Mais mieux vaut prendre un peu d’avance pour anticiper les délais d’envoi. Un tiers peut porter deux procurations maximum et doit voter dans la même commune, mais pas forcément le même bureau. Il devra se rendre dans votre lieu de vote habituel.
Les scores qui comptent
Le classement
Contrairement à toutes les autres élections françaises, les européennes n’ont qu’un seul tour, à la proportionnelle. Il n’y a pas de « prime » pour la liste arrivée en tête, si bien que les deux premiers peuvent très bien envoyer le même contingent d’eurodéputés si leur score est très proche. Néanmoins l’ordre d’arrivée est toujours synonyme de victoire ou de défaite politique.
La barre des 5%
C’est le score minimal qui permet à une liste d’envoyer des représentants au Parlement européen à Bruxelles et Strasbourg. On ne peut pas savoir exactement à combien de députés correspond le score de 5,00%. Il dépend du nombre de listes qui passent cette barre des 5%. Mais franchir ce cap devrait permettre envoyer au minimum 4 députés. Ce seuil n’est pas imposé dans certains pays, comme l’Allemagne par exemple.
Le seuil des 3%
C’est le seuil qui permet de se faire rembourser une partie de ses frais de campagne, dans la limite des plafonds légaux autorisés (9,2 millions d’euros).
Qui ?
Les élections permettent d’envoyer 74 représentants français sur les 751 qui siègent au Parlement européen, venus de 28 pays. Cinq eurodéputés français seront ensuite ajoutés, proportionnellement aux scores du 26 mai, une fois les 73 élus du Royaume-Uni partis (et le total abaissé à 705). Après des reports multiples, le Brexit effectif est l’instant fixé au 31 octobre 2019.
Tout citoyen français ou européen peut voter en France s’il a 18 ans le jour de scrutin, à condition d’être inscrit sur les listes.
Les 34 listes et les 8 groupes
Les listes françaises
Contrairement aux trois précédentes élections européennes où la France était divisée en 8 vastes circonscription (l’Alsace votait dans un ensemble avec la Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Bourgogne et la Franche-Comté), il s’agit des mêmes listes pour toute la France (comme entre 1979 et 1999).
Cette année, 34 formations ont déposé une liste de 79 candidats, un record. Les moins fortunées n’auront pas de bulletin de vote dans les bureaux, et il faut les imprimer à l’avance chez soi.
On y retrouve la plupart des formations présentes à l’élection présidentielle de 2017 (« Les Républicains », Front national devenu Rassemblement national, la France insoumise, Debout La France, UPR, Lutte ouvrière). À gauche, la dispersion est plus importante qu’en 2017 (Generation.s ; Parti communiste ; Europe Écologie Les Verts). Les deux seules alliances d’ampleur concernent La République en Marche avec le Modem et Agir au centre-droit, ainsi que celle de Place publique avec le Parti socialiste au centre-gauche. Même l’UDI, d’habitude alliée à « Les Républicains » ou au Modem fait bande à part cette fois-ci. Au total, 19 listes sont classées comme « Divers » par le ministère de l’Intérieur même s’ils défendent des intérêts divergents (animalistes, pirates, ouvriers, écologistes ou même royalistes). Deux listes se réclament du mouvement des Gilets jaunes (Alliance jaune et Évolution citoyenne).
Les groupes européens
Le Parlement européen fonctionne par groupes, de minimum 25 élus et venus de 7 pays. Avec cette organisation, des majorités doivent se former à l’aide de coalitions. En cette fin de mandat 2014-2019, 8 groupes composent l’hémicycle. À cet éventail s’ajoutent une vingtaine de non-inscrits qui ne se retrouvent dans aucune formation, ou dont personne ne veut. Savoir dans quel groupe compte siéger une liste est une bonne indication pour guider son vote.
De gauche à droite : La gauche unitaire (GUE / où l’on retrouve des communistes et insoumis français), les Verts (où siège EELV), les socialistes et démocrates (S&D / avec les eurodéputés du Parti socialiste et de Generation.s, élus sur la même liste en 2014), les centristes-libéraux (ALDE, Modem et UDI, et où LREM compte s’inscrire), la droite européenne (PPE / avec « Les Républicains »), les eurosceptiques (ECR / où pourrait siéger Debout La France), les souverainistes (ELDD / les Patriotes) et l’extrême-droite (ENL / Front national) .
Des questionnaires pour faire son choix
La campagne pour les élections européennes peine à intéresser l’électorat français. Lors du dernier scrutin, en 2014, seul 42,43% de l’électorat français avait voté. Le taux d’abstention était bien plus bas pour l’élection présidentielle, dépassant les 22%. Avec une campagne européenne moins longue, difficile de prendre connaissance de tous les programmes des partis. Plusieurs outils ont été développés pour aider les électeurs à faire leur choix. « La Boussole » permet de se situer sur un graphique vis-à-vis de différentes listes. L’association allemande Polis180 a développé son propre algorithme : l’Euromat.
Après avoir formulé 33 questions politiques, l’ONG allemande a demandé aux différents partis européens d’exprimer leur position sur chaque point. Une méthode différente de « La Boussole », dont l’objectif est de donner toute la dimension européenne de ce scrutin, explique Léa-Maria Löbe, bénévole de l’association :
« Notre objectif est simplement d’informer les citoyens sur les élections européennes, qui peinent à se détacher du niveau national. Du coup, on ne connait pas du tout les positions européennes des candidats sur certains sujet. On ne peut donc pas savoir comment ils travailleront au Parlement et avec quels groupes ils formeront des alliances. »
Plusieurs partis européens n’ont donné aucune réponse à l’association, souvent des formations d’extrême-droite (dont l’AEMN, alliance sur laquelle Rue89 Strasbourg a enquêté, ici et là).
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