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Edwige Roux-Morizot, ex-procureure de Mulhouse, inquiète par « la génération qui vient »

Après six années passées à piloter la politique pénale du tribunal de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot s’avoue inquiète pour l’avenir de la justice en France. Elle l’estime mal préparée aux défis posés par une délinquance ultra-connectée et en manque de repères.

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Edwige Roux-Morizot, ex-procureure de Mulhouse, inquiète par « la génération qui vient »
La procureure du tribunal de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, lors d’une conférence de presse vendredi 30 septembre 2022.

Elle aurait volontiers continué d’exercer. La procureure du tribunal judiciaire de Mulhouse Edwige Roux-Morizot est partie à la retraite après 42 années passées au service de la justice française. Une passion qu’elle aura poursuivie à différents postes : juge d’instruction à Macon, juge d’application des peines à Dijon, vice-présidente du tribunal d’Auxerre puis procureure adjointe à Dijon et Besançon. À la fin de sa carrière, elle deviendra la première femme procureure de la République dans la juridiction mulhousienne. Entretien avec une magistrate intarissable sur les politiques pénales, le sens de la peine et le manque de moyens alloués aux acteurs et actrices de la justice.
Rue89 Strasbourg : Après 40 ans au service de la justice, dont six ans en tant que procureure du tribunal judiciaire de Mulhouse, quel est votre sentiment vis-à-vis de la place de la justice en France ?
Edwige Roux-Morizot : La justice a été placée au centre de tout. Il y a eu un processus de judiciarisation de la société, elle s’est retrouvée à devoir régler de nombreux problèmes sociaux. S’il y a des troubles dans des quartiers, c’est à la justice qu’on demande de les régler. Et s’il y a des problèmes de délinquance ou d’insécurité, c’est encore la justice qui doit s’en occuper… Ces attentes impossibles à satisfaire créent des frustrations et du mécontentement, dans notre monde surinformé, doublé de commentaires permanents. En outre, il y a au cœur de cette mise en cause permanente une incapacité d’un certain nombre de personnes à voir dans la justice autre chose qu’un bras vengeur, un outil au service de la réinsertion par exemple.
Les budgets alloués au tribunal judiciaire de Mulhouse ont-ils été suffisants pour que la justice puisse être rendue dans de bonnes conditions ? 

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