Le service militaire a beau prendre déjà deux années à tous les jeunes israéliens, l’armée s’adresse à eux dès l’enfance. Le réalisateur israélien Guy David montre dans un poignant documentaire, Innocence, comment les opérations de communication et de sensibilisation de l’armée visent à incorporer la jeunesse dans un environnement militariste et de confrontation :
« Rien ne me touche plus que la sensibilité d’un enfant lorsqu’il découvre le monde, et rien ne me blesse plus que de le voir se faire écraser. Israël n’est pas un pays qui valorise l’innocence. Son identité militarisée exige de briser et de déformer les douces lignes de l’enfance. Cet engagement dans la violence fait de nombreuses victimes, mais il y a aussi une tragédie cachée : l’effondrement de la parentalité. Toute guerre repose sur la trahison des parents envers leurs enfants. Mais dans une société militarisée, même les parents les plus libres sont condamnés à ne pas pouvoir protéger l’esprit de leurs enfants. »
L’association strasbourgeoise Culture de Palestine organise, avec le soutien d’une dizaine de partenaires, une projection de ce documentaire mercredi 15 janvier à 20h au cinéma Le Cosmos, suivie d’une rencontre avec Guy Davidi. Le réalisateur israélien a co-signé Cinq caméras brisées, un documentaire sur la mémoire de l’occupation avec le réalisateur palestinien Emad Burnat.
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