Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au conseil municipal, les ambitions européennes et l’éthique en débat

Le conseil municipal de ce lundi 28 avril va adopter le contrat triennal 2018-2020, qui prévoit 185 millions d’euros pour les projets européens à Strasbourg. Avant cela, il sera question de déontologie. À suivre en direct vidéo et avec nos commentaires à partir de 15h.

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La tectonique des plaques a encore frappé au conseil municipal de Strasbourg ! Pour une fois, la secousse ne vient pas de la gauche, mais de l’opposition de droite. Six élus sur douze ont choisi de « prendre leur liberté » par rapport Fabienne Keller. L’ancienne maire de Strasbourg et actuelle sénatrice du Bas-Rhin a quitté le parti « Les Républicains » pour devenir cadre du nouveau parti de centre-droit Agir, plus connu sous l’appellation des « constructifs ».

L’opposition, le réveil ?

Le groupe de douze élus de droite et assimilés devient donc deux groupes de six, ce qui rééquilibrera le temps de parole de l’opposition (4 groupes en tout avec le FN et l’UDI) par rapport à la majorité quadripartite lors des séances budgétaires. Cela divisera en revanche les moyens financiers de l’ex-groupe LR et assimilés par deux. En trame de fond, se joue aussi, les élections municipales de 2020, comme à gauche.

Il sera intéressant de voir comment se distinguent et se rejoignent en séance ces deux nouvelles formations pour cette première séance séparée. Peut-être que ce divorce permettra une émulation. Peu mobilisée sur les dossiers du quotidien, en dehors du stationnement, l’opposition avait sombré dans une léthargie quelque peu inquiétante pour le débat démocratique.

Le rapport du détontologue

En ce qui concerne la séance de ce lundi 28 mai, elle débutera par la présentation du troisième rapport annuel du déontologue. Le professeur Patrick Wachsmann remarque un risque « d’instrumentalisation politique » de sa fonction bénévole. En effet, 5 des 7 sept signalements ont été effectués par des élus du conseil municipal entre eux, souvent en le faisant savoir par voie de presse.

Les deux autres, concernant le bruit et le comportement d’un agent, n’ont pas été jugées recevables car il ne s’agissait pas de membres du conseil municipal et de délibération. Le déontologue va proposer de rendre public, de manière anonymisée, les conclusions des saisines dont il fait l’objet, ainsi que d’en informer les personnes mises en cause.

Les millions du contrat triennal

Passé cette présentation liminaire, la principale délibération arrivera juste ensuite. Elle concerne l’adoption du contrat triennal signé le 17 avril, qui concerne les dépenses pour les projets européens à Strasbourg. Son montant total s’élève à 186,5 millions d’euros pour 2018-2020, dont 49 pour la Ville comme l’Eurométropole. Il était de 146 millions euros pour 2015-2017, une baisse notable par rapport aux éditions précédentes.

Ce contrat subventionne l’accessibilité à Strasbourg, des projets universitaires, culturels, et de « mise en valeur » des institutions (à consulter ici). Ce vote et le débat qui le précède intervient dix jours après que le maire et le président de l’Eurométropole aient plaidé un statut frontalier pour l’aéroport strasbourgeois, afin de baisser sa fiscalité.

Une baisse continue des contrats triennaux
Infogram

Cause consensuelle mais sujette à débat

La vocation européenne de Strasbourg ne fait pas l’objet de remise en question dans les différentes formations (même au Front national). Néanmoins, les manières de faire occasionnent parfois des débats.

L’opposition s’est d’ailleurs engouffrée dans les possibles conflits d’intérêts des membres de la majorité par le passé. Avec le contrat triennal, elle a du grain à moudre si elle retrouve un peu d’inspiration. Parmi les nouveautés, des travaux pour un laboratoire de l’insectarium de Strasbourg (1,15 million d’euros) où travaille l’un des vice-présidents de l’Eurométropole, Nicolas Matt (LREM), qui représente également la collectivité au conseil d’administration de l’Université.

Dans la version 2015-2017, un autre institut où travaille un membre de l’exécutif de la Ville et l’Eurométropole, le collège européen des investigations financières et de l’analyse financière criminelle (Ceifac), dirigé par Chantal Cutajar, adjointe à la déontologie avait été intégré. Il est soutenu à nouveau (1,84 millions d’euros).

Une raison peut-être pour le déontologue de rester après de son intervention. Les deux élus peuvent bien sûr se déporter du vote et du débat, ce qui n’empêchera à aucun moment le vote par la majorité.

33 points à l’ordre du jour

Parmi les autres délibérations, il sera question de la dépollution des sols et des eaux souterraines d’un ancien site industriel près du bois du Kupferhammer dans Parc naturel urbain de Kœnigshoffen pour 680 000 euros pendant 18 mois, co-financé par l’Ademe (l’agence pour la maîtrise de l’énergie).

À noter aussi, la la mise à disposition gratuite (hors factures et entretiens) de locaux petite rue de la Petite-Course dans le quartier gare pour l’association le Club de jeunes l’Etage. Depuis novembre 2017, ce nouveau lieu sur 520 mètres-carré adapté a accueilli 114 familles sans abri en journée et en semaine pour les accompagner dans un lieu plus adapté.

En fin de conseil et ses 33 points à l’ordre du jour, quatre interpellations sont prévues sur la propreté, la future réserve naturelle de la Robertsau, le quartier et les moyens pour les personnes âgées.

À suivre en direct dans la vidéo en tête de cet article à partir de 15h.

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