En mars dernier, les salariés d’Horizon Amitié entamaient une mobilisation contre « les méthodes violentes » de leur direction. Ils avaient alors obtenu des négociations collectives entre les représentants du personnel et le conseil d’administration. Inès (le prénom a été modifié), salariée de cette structure de l’aide sociale à Strasbourg, annonce :
« Au bout de trois réunions, nous nous sommes rendus compte que le dialogue ne nous satisfaisait pas. Ce 5 mai, lors d’une assemblée générale, nous avons voté pour la grève. »
Les syndicats CGT et FO ont donc publié un tract d’appel à la grève pour le lundi 10 mai. Ils annoncent un rassemblement, devant le siège de l’association, au 36 rue du Général Offenstein à la Meinau, à partir de 9h le même jour. Les deux revendications principales sont « l’arrêt immédiat du management violent » et « le changement immédiat de direction ».
Le duo à la direction visé par les salariés
Selon Inès, les salariés mobilisés estiment que « les méthodes instaurées par la directrice générale Amina Bouchra et la directrice des ressources humaines Gwendoline Braun sont scandaleuses ». Pour autant, « le conseil d’administration ne semblait pas disposé à écarter la direction lors des négociations », ajoute Inès. Selon plusieurs employés, celle-ci est restée totalement muette depuis le début de la mobilisation.
Dans un article publié en mars, Rue89 Strasbourg divulguait les résultats d’une enquête sur les risques professionnels à Horizon Amitié. Les experts indépendants faisaient notamment état de « comportements et propos de la hiérarchie pouvant aboutir à des processus de harcèlement et de maltraitance institutionnelle ». Ils recensaient 19 démissions et 9 licenciements en 2020, soit un turn-over de plus d’un tiers de l’effectif total en un an. Nous exposions aussi une mobilisation très importante, comportant la quasi-totalité des cadres, face à la direction.
De plus, en août 2020, Rue89 Strasbourg mettait en évidence des licenciements abusifs dans l’association.
« On n’en peut plus, la mobilisation devrait être importante »
Horizon Amitié gère 18 établissements d’hébergement d’urgence, d’accueil pour les demandeurs d’asile ou encore de réinsertion sociale. Elle compte 200 salariés, dont environ 70 en réinsertion. « Il y a donc 130 employés susceptibles de se mobiliser », indique Inès :
« Rien qu’à l’AG, 40 personnes étaient présentes. Nous avons de nombreux retours. Le personnel n’en peut plus, la mobilisation devrait être importante. Il faut quand-même prendre en compte que dans trois établissements, un service minimum doit être réalisé, et que les salariés concernés ne pourront donc pas être présents. »
Les employés « attendent une réponse forte de leur conseil d’administration ». Ils tiendront une nouvelle assemblée générale lundi, en fin de matinée, pour décider des suites à donner à la mobilisation.
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