Les tomates espagnoles remplacées par des alsaciennes à Auchan par des agriculteurs

Une vingtaine d’agriculteurs alsaciens ont remplacé en début d’après-midi les tomates espagnoles des étals de l’hypermarché Auchan à Hautepierre pour les remplacer par des tomates produites en Alsace. Les agriculteurs, membres de la FDSEA, voulaient dénoncer la présence à Strasbourg de tomates produits en Espagne et vendues 0,99€ le kilo, quand il est impossible pour eux de proposer leur production en dessous d’1,10€.

Denis Digel, agriculteur et président des producteurs de Fruits et Légumes d’Alsace, a pointé en outre les marges qu’il juge excessives de la grande distribution :

« Les seuls tomates alsaciennes qu’on trouve à Auchan, ce sont des tomates-cerises. On les vend à la centrale d’achat entre 2,60€ et 2,70€ et voyez combien elles sont revendues aux consommateurs : 7,99€ ! »

Franck Sander, secrétaire général de la FDSEA 67, a ajouté :

« La grande distribution ne soutient pas la production locale. En important des tomates à moins d’un euro le kilo, elle cautionne des salaires qui oscillent entre 2 et 4€ de l’heure ! »

« Aucune marge de manœuvre sur les centrales d’achat »

Si la direction du magasin n’était pas présente, le chef du rayon fruits et légumes, Frédéric Herr a fustigé ce qu’il a appelé « une opération médiatique ». Il a invité les agriculteurs à traiter directement avec lui, en prenant l’exemple d’un exploitant régional de haricots, et à ne pas passer par les centrales d’achat, sur lesquelles il n’a aucune marge de manœuvre.

Mais pour les agriculteurs présents, cette réponse est habituelle et jamais suivie d’effets. Denis Digel a annoncé qu’il veillera à ce que les produits alsaciens soient représentés dans les rayons du nouveau supermarché Match, qui ouvre la semaine prochaine à Kilstett.

 

 

Les agriculteurs locaux sont souvent accusés par la grande distribution de ne pas pouvoir fournir de volumes suffisants (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)

 

Denis Digel (à g.), président des producteurs de fruits et légumes d’Alsace, et Franck Sander, secrétaire de la FDSEA du Bas-Rhin, alertent sur les difficultés que rencontre la profession. (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)

 

Arrivée des agriculteurs dans le calme, escortés par la sécurité du magasin (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)

 

Les tomates espagnoles sont enlevées du rayon. Elles sont laissées au supermarché pour ne pas être accusé de vol. (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)

 

Denis Digel remarque des tomates bretonnes vendues plus de deux fois plus cher que le prix de vente des tomates alsaciennes (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)

 

Les tomates alsaciennes ont été vendues au prix des tomates espagnoles (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)

 

Les seules tomates alsaciennes à Auchan ce jour-là (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)

 

L’étiquette des tomates espagnoles a été modifiée par les agriculteurs (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)