Les 8 et 9 juillet, le comité de l’Unesco étudiera les candidatures d’intégration au Patrimoine Mondial lors du 41ème comité de l’institution internationale, à Cracovie en Pologne. Parmi 35 dossiers du monde entier, les 21 membres du jury (voir les pays représentés ici) passeront au crible celui de Strasbourg, qui prépare le dossier de la Neustadt depuis cinq ans.
À Strasbourg, la Grande-île a déjà intégré le patrimoine mondial depuis 1988. Alain Fontanel (PS), premier adjoint au maire, chargé de la culture et du patrimoine, est confiant sur cette extension du périmètre, même si tout n’est pas joué :
« Le Conseil international des monuments et des sites (Icomos) a rendu un avis favorable, ce qui est bon signe. Sur les 35 dossiers, seulement 15 ont eu reçu un avis positif. Cependant, l’Icomos est un avis consultatif et le Comité de l’Unesco n’est pas une chambre d’enregistrement, il y aura débat entre ses membres et ce n’est pas gagné d’avance. »
Le soutien des habitants est toujours nécessaire
L’adhésion des habitants fait partie des critères de sélection. Ainsi, la municipalité doit mobiliser autour de la candidature. Alain Fontanel explique :
« L’inscription du quartier au patrimoine mondial aura des conséquences pour les habitants, par exemple sur les conditions de rénovation des bâtiments et des immeubles. »
Le mois de juin sera rythmé par des événements autour de la candidature : un « objet géant » place du Château, une exposition de photographies place Kléber (les deux places sont en dehors du périmètre), la parution d’un livre de photos ou des déambulations sonores dans le quartier, etc. Une série de 314 spots publicitaires sera aussi diffusée sur France Info.
La Neustadt est l’ancienne ville impériale au nord du centre-ville, construite par les allemands de 1870 à 1918 et qui comprend la place de la République et l’Université.
En cas de labellisation, une fête
En cas de labellisation, une grande fête est prévue le 12 juillet dans le quartier. Si le dossier est rejeté, la ville tentera à nouveau l’expérience en affinant son dossier. Alain Fontanel précise :
« Des bâtiments de l’architecte Le Corbusier ont été ajoutés à la liste du patrimoine mondial l’an dernier, c’était la troisième ou quatrième fois que le dossier était présenté. C’est la première fois que la Neustadt est présentée au comité, un refus ne serait pas du tout définitif. »
Symbole et retombées touristiques
Pour Alain Fontanel, la reconnaissance de ce quartier est importante symboliquement, à l’heure où l’Europe est remise en question :
« Strasbourg doit se montrer comme la capitale européenne, et cette extension permettrait de réconcilier la ville avec ses deux identités, française et allemande. Après l’extension du tram vers l’Allemagne, c’est une suite logique. »
L’objectif de toute cette longue procédure est de créer des retombées financières grâce au tourisme :
« Cela permettra aussi aux guides touristiques d’être plus fournis et ainsi d’attirer vers ce quartier de la ville, comme cela a été le cas pour la vieille ville médiévale. »
Si le dossier est accepté, la superficie de Strasbourg inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco passera de 84 à 183 hectares.
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