Cette fois-ci, c’est la fin. Après celui chargé d’émotion en février, celui de crise début mai, le conseil municipal de ce lundi 8 juin devrait bel et bien être le dernier du maire Roland Ries (ex-PS).
Alors les accords de second tour pour les élections municipales ont été connus une semaine plus tôt, il sera difficile de faire abstraction du contexte politique local. Il n’y aura pas de campagne « classique » de second tour avant le vote du 28 juin. Ainsi, le conseil municipal, en visioconférence pour la plupart, est une tribune exposée pour se démarquer.
Retour vers les comptes du passé
La majorité sortante (PS-EELV-LREM) va notamment présenter le compte administratif de 2019 (point 4), c’est-à-dire l’argent réellement dépensé en 2019. Une époque où « tout allait bien », sur le plan de l’investissement (102 millions d’euros, le meilleur total depuis 2014), de la dette (681 euros par habitant) ou de la gestion (412 millions encaissés contre 383 dépensés), estime la municipalité. Désormais mariée avec le premier adjoint Alain Fontanel (LREM), l’opposition de droite et son nouveau président de groupe… Jean-Philippe Vetter (LR) sera-t-elle aussi critique que les 6 dernières années ? Lors des précédents exercices, elle s’est abstenue, voire a voté contre.
C’est en théorie l’adjoint aux finances Serge Oehler (PS) qui doit rapporter sur ce point. Juste après la conférence de presse effectuée ensemble à ce sujet jeudi 4 juin, Roland Ries confirmait, un brin embarrassé, son soutien à Alain Fontanel. Son premier adjoint est désormais uni avec « Les Républicains », soit l’opposition à Roland Ries, socialiste jusqu’à l’année dernière.
Le soutien de Roland Ries à Alain Fontanel
Quelques minutes plus tard, Serge Oehler, colistier de Catherine Trautmann (PS), se fendait d’un texte amer :
L’argent qui manque en 2020
Avant ce grand coup d’œil dans le rétroviseur, la municipalité communiquera (point 2) justement l’impact financier de la crise du Covid-19.
Entre les dépenses supplémentaires et les manque à gagner, les Finances de la collectivité s’attendent désormais à un trou de 13,6 millions d’euros, soit 3,6 millions de plus que fin avril et 3,5% des dépenses habituelles.
Dans le détail, les dépenses nouvelles se chiffrent à 3,6 millions d’euros, dont 2 pour l’achat de protections, auxquels s’ajoutent la prime pour la mobilisation du personnel (0,8M€) ou la sécurisation des marchés (0,5M€).
Le trou du stationnement
Le plus gros impact concerne les manque à gagner avec 14,4 millions d’euros. Enjeu de la campagne des municipales, la gratuité du stationnement fait perdre 4,6 millions d’euros à la municipalité : 2,5 pour la gratuité totale du confinement au 1er juin, puis presqu’autant, 2,1 millions, avec la gratuité de la pause méridienne en juin, puis les deux premières heures offertes de juillet à septembre. Les autres pertes concernent les « droits de mutation » perçus par les notaires lors des transactions immobilières (3M€) et les recettes de la tarification scolaire (3M€).
Ces dépenses et pertes sont atténuées par 5 millions d’euros de dépenses en moins, comme le fonctionnement de la restauration scolaire (-1,6M€), les économies d’énergie, d’eau et de maintenance (-1,8M€), etc.
Du cinéma pour finir
Le dernier point, le numéro 11, est une mesure de soutien financier à deux cinémas privés, 65 000 euros pour le Vox comme pour le Star Saint-Exupéry.
Les salles obscures s’attendent à une reprise périlleuse (voir notre article). La mesure semble consensuelle, mais la question des cinémas en centre-ville a généré d’âpres débats depuis 2016.
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