Au soir du premier tour des élections départementales, la droite confirme sa mainmise sur l’Alsace. Les binômes « Les Républicains » (LR) et les alliances de droite et du centre arrivent en première position dans la quasi-totalité des 40 cantons alsaciens.
Le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) depuis janvier Frédéric Bierry, président (LR) enregistre l’un des meilleurs scores avec 63,02% des voix dans le canton Mutzig. Il est seulement dépassé à Colmar par le maire Éric Straumann (LR), en équipe avec Brigitte Klinkert (apparentée LREM), la ministre déléguée chargée de l’Insertion (en mauvaise posture aux régionales) et devenue sa rivale pour la présidence de la CEA. Ce binôme enregistre 63,62% des voix. Néanmoins, il faudra un second tour pour qu’ils soient élus, car il faut disposer des bulletins de 25% des inscrits pour être déclaré vainqueur dès le premier tour, un seuil que personne n’a atteint en raison de l’abstention record.
Schiltigheim, Mulhouse… Terrains de conquêtes écolos
Les rares cantons remportés par les listes qualifiées « d’union de la gauche et des écologistes » se trouvent dans les villes. Ainsi à Schiltigheim-Bischheim, le binôme formé par Sevil Aras et Benoît Steffanus obtient 37% des suffrages et pourrait faire basculer de droite à gauche ce canton de l’Eurométropole. Les écologistes sont aussi arrivés en tête du scrutin dans le troisième canton de Mulhouse.
Dans plusieurs cantons ruraux (Molsheim, Bouxwiller, Sainte-Marie-aux-Mines, Obernai, Guebwiller), ces alliances parviennent à se qualifier au second tour. À noter, que les régionalistes d’Unser Land se qualifient pour un seul deuxième tour, à Saint Louis. Un résultat qui démontre une difficulté à bousculer la droite classique.
À Strasbourg, pas de coup de mou les écologistes
Mais c’est à Strasbourg que les résultats étaient le plus scrutés. Après une année avec quelques difficultés pour la municipalité écologiste, le scrutin faisait office de mini-test. Ils n’avaient placé aucune figure connue et faisaient face à la concurrence des Socialistes, avec qui les cicatrices des municipales ne sont pas refermées, dans tous les cantons. Vainqueurs du scrutin régional à Strasbourg, les écologistes peuvent se satisfaire de ce premier tour. Absents du conseil départemental depuis six ans, les voici en ballotages favorables dans deux cantons et qualifiés au second tour dans les six cantons urbains. Passage en revue des résultats, avant un second tour où l’objectif sera de confirmer.
Canton de Strasbourg-1 : Mathieu Cahn perd son siège
C’était l’une des principale intrigue strasbourgo-strasbourgeoise : le conseiller départemental sortant Mathieu Cahn (Parti socialiste), ancien numéro 1 du PS 67 et candidat tête de liste aux municipales en 2020 avant de quitter la liste, n’est pas qualifié au second tour.
Dans les bureaux de vote de l’hypercentre, de Neudorf et de la Krutenau, les électeurs ont plébiscité le tandem écologiste de Florian Kobryn et Ludivine Quintallet (EELV). Avec plus de 3 000 voix contre 1 454 pour le binôme LREM formé par Edith Peirotes (une ancienne d’EELV) et Mathieu Zeggiato, les écologistes disposent ainsi de leur plus confortable avance.
Canton de Strasbourg-2 : duel entre écologistes et socialistes
Dans le canton de Strasbourg-2 (Elsau, Montagne verte, Koenigshoffen), le binôme socialiste sortant formé par Éric Elkouby et Martine Jung (PS) a été mis en ballotage défavorable par les candidats écologistes, Damien Fremont (EELV) et Fleur Laronze (PCF). C’est donc un match pour la suprématie de la gauche strasbourgeoise qui se profile dans l’ouest de Strasbourg.
Fait notable : le tout nouveau parti strasbourgeois Égalité républicaine et sociale (ERS) est arrivé premier – et avec plus de 50% des voix ! – dans deux bureaux de vote elsauviens. Jamal Rouchdi, militant de l’association de défense des locataires (Alis Unli) et fondateur de l’ERS, a dénoncé l’absence de bulletins pour sa formation politique dans le bureau de vote du foyer Saint-Arbogast jusqu’à 13h30. Il pourrait déposer un recours devant le tribunal administratif. En outre, Jamal Rouchdi s’est battu dimanche à l’Elsau et une plainte a été déposée contre lui. Avec Doris Nicolas, il est arrivé en tête dans deux autres bureaux de vote à Hautepierre, dans le canton de Strasbourg-3.
Canton de Strasbourg-3 : la meilleure chance socialiste
Comme dans le canton 2, ce sera un duel des gauches. Le canton de Hautepierre et Cronenbourg est le seul où les Socialistes arrivent en tête. Le binôme d’élus sortants Serge Oehler et Françoise Bey (PS) réunissent 24,87% des voix soit… 3 bulletins de plus que le duo Chèrif Diallo et Stéphanie Harmann (Union de la gauche et des écologistes) avec 24,8%. Ce deuxième tour s’annonce très serré.
Canton de Strasbourg-4 : Robertsau, entre droite et écolos
Sans dissidence, ni liste concurrente au centre, le duo Jean-Philippe Vetter (LR) et d’Anne Tennenbaum (Agir) rafle presque tous les bureaux de vote du canton de Strasbourg-4, de la Neustadt à la Robertsau. Le second tour opposera donc la droite aux écologistes, menés par Jacqueline Karo et Roger Wolff, qui a réuni moitié moins de voix, mais a supplanté le binôme socialiste et du Rassemblement national, 4e sur 4.
Canton de Strasbourg-5 : duel serré entre droite et union de la gauche
Dans le canton de Strasbourg-5, s’étendant de l’Orangerie jusqu’au quartier de l’Esplanade, Leyla Binici (EELV) et Aurélien Bonnarel (PCF) ont légèrement devancé Nicolas Matt (LREM) et Anne Reymann (Agir). Il s’agit du seul canton à vrai enjeu pour LREM, puisque l’élu d’opposition strasbourgeois Nicolas Matt est son unique conseiller départemental sortant. Bien que distancé, son tandem a néanmoins une meilleure réserve de voix à droite et au centre.
Canton de Strasbourg-6 : la droite sortante en première position
Au sud de Strasbourg, les élus sortants Pascale Jurdant-Pfeiffer (UDI) et Jean-Philippe Maurer (LR) arrivent sans surprise premiers du scrutin dans la quasi-totalité des bureaux de vote. Ils affronteront au second tour un binôme écologiste menée par Fanchon Barbat-Lehmann (EÉLV) et Germain Mignot qui a, là aussi, pris la place des Socialistes. Pour dépasser la droite, ils devront rattraper un peu moins de 500 voix face à ces élus implantés depuis les années 2000. Dans ce canton englobant les quartiers de la Meinau et du Port-du-Rhin, le RN arrive en troisième position.
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