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Démocratie locale, nouveaux adjoints, personnes âgées… Les points votés au conseil municipal

Le conseil municipal du 30 septembre a été largement occupé par la question de la démocratie locale, puis par l’élection de deux nouveaux adjoints. Les élus strasbourgeois ont également adopté plusieurs mesures à destination des personnes âgées.

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Démocratie locale, nouveaux adjoints, personnes âgées… Les points votés au conseil municipal
La conseillère municipale déléguée, Marie-Dominique Dreyssé, en charge de la « politique relative aux seniors ».

D’ordinaire, le dernier rang de chaises n’intéresse personne au conseil municipal. Dos au mur, ceux qui s’y assoient font partie d’une faune discrète, composée de collaborateurs d’élus, de membres des services presse et communication et bien sûr, de quelques journalistes. À l’écart des caméras, tous gardent le nez collé à leurs écrans d’ordinateurs.

Dans cet écosystème uniforme, des visages inconnus se démarquent, lundi 30 septembre. Des citoyens, tirés au sort, viennent défendre leur rapport sur la démocratie locale. Après leur intervention, qui a occupé une partie de la matinée, les conseillers municipaux ont adopté des mesures pour les personnes âgées, pour soutenir la ville de Kharkiv en Ukraine ou encore pour renforcer la collaboration avec l’Université de Strasbourg.

L’Observatoire indépendant de la démocratie participative face au conseil municipal

La séance s’ouvre donc avec la présentation des membres de l’Observatoire indépendant de la participation citoyenne, qui venaient exposer leur premier rapport annuel sur l’état de la démocratie locale (voir notre article).

À la tribune du conseil, deux membres de l’observatoire, Simon Chaigne et Élise Rayé, évoquent la genèse du rapport et avancent plusieurs solutions. Ils proposent par exemple « d’associer davantage » les partenaires de la Ville et les centre sociaux culturels, de communiquer plus sur les panneaux d’affichage publique, ou de créer des jurys citoyen thématiques, sur le modèle de celui du marché de noël.

Après le petit oral, les conseillers strasbourgeois posent plusieurs salves de questions. Hülliya Turan, adjointe (PCF) en charge de l’éducation, évoque par exemple le nombre de personnes tirées au sort, actuellement 20. Dans les rangs de l’opposition, les interrogations sur les liens entre l’Observatoire et l’exécutif municipal reviennent à plusieurs reprises. « Ils essayent de sous-entendre qu’on ne peut pas travailler sans être pilotés », souffle Patrick Salzer, un des membres de l’Observatoire, avec une grimace.

Malgré tout, l’expérience est positive pour la plupart des membres de l’Observatoire, qui sortent avec le sourire de l’hémicycle. « Pour moi ç’a été une découverte », commente Fatimata Diarrassouba dans les couloirs du centre administratif : « Tout ce qu’on a fait n’a pas été vain, j’ai l’impression que notre rapport a été utile. »

Fatimata Diarassouba, l’une des membres de l’observatoire de la participation citoyenne.

Nomination de deux nouveaux adjoints

Suite aux pertes des délégations des adjoints Hervé Polesi et Soraya Ouldji, l’exécutif a mis à l’ordre du jour la nomination de deux nouveaux adjoints : les élus Marina Lafay (Place publique) et Salah Koussa.

La procédure est un peu plus rigide que pour l’adoption d’une délibération : les conseillers municipaux devaient élire formellement une liste comprenant les noms des deux adjoints proposés, en glissant un bulletin secret dans une urne.

Marina Lafay est également élue référente du quartier des Quinze.

Mais avant de procéder à l’élection, les questions fusent chez les élus d’opposition concernant le retrait des délégations, notamment celle du conseiller municipal délégué en charge de l’accueil du public, Hervé Polesi. « Jamais à ma connaissance un adjoint n’a été démissionné dans des conditions aussi opaques », tance le conseiller Nicolas Matt (Ensemble pour la République), alors que Jean-Philippe Vetter (LR) explique « avoir besoin d’explications ». La conseillère socialiste Anne-Pernelle Richardot (PS) appuie, en évoquant les deux élus :

« Tout cela, madame la maire, est peu transparent, brouillon, donne une désagréable impression de règlement de comptes et nous questionne. »

« Il y a un certain nombre de réponses que je n’ai pas à vous apporter, parce qu’elle relève du fonctionnement interne de l’exécutif municipal », rétorque la maire, Jeanne Barseghian (Les Écologistes). Concernant Hervé Polesi, elle évoque « des raisons personnelles et professionnelles, et donc une incapacité à pouvoir poursuivre les délégations qui lui avaient été confiées ». Dans les rangs de l’opposition, on reste sur sa faim.

Au terme d’un vote manuel, les deux adjoints ont été élus avec 47 voix pour, contre 16 votes nuls ou blancs. Les arrêtés de délégation, fixant leurs compétences respectives, seront publiés prochainement.

Des mesures pour les personnes âgées

Dans une délibération à thème, intitulée « Pour une stratégie renforcée de la politique municipale à destination des personnes âgées », les élus ont adopté un ensemble de mesures concernant les seniors.

Parmi celles-ci, on retient notamment la création d’un forfait de stationnement pour les « proches aidants » : durant la période d’accompagnement, ces derniers bénéficieront d’un tarif de stationnement résident pour 15, 30 ou 40 euros, selon leur quotient familial. Ils peuvent également obtenir un forfait Santé Pro qui permet de stationner dans n’importe quelle zone pour 7€ par jour, 40€ par mois ou 400€ par an.

La délibération renouvelle également un partenariat avec les Centres locaux d’information et de coordination, des guichets uniques dédiés à l’accompagnement des personnes âgées. Elle fixe également le versement de plusieurs subventions pour des associations de proximité soutenant les seniors, comme Les Disciples, Voisin Malin, ou plusieurs centres sociaux-culturels.

La conseillère municipale déléguée qui pilote la délibération « Pour une stratégie renforcée de la politique municipale à destination des personnes âgées », Marie-Dominique Dreyssé.

Collaboration formalisée avec l’Université

Entre la Ville, l’Eurométropole et l’Université, les collaborations ne datent pas du dernier conseil municipal, mais elles se renforcent un peu plus. Entre les deux collectivités et l’Université de Strasbourg, la première convention-cadre adoptée « consolide et ouvre la voie à de nouveaux partenariats entre la Ville et l’Université en réponse à des ambitions communes partagées », indique la délibération.

Concrètement, le document fixe une liste « d’orientations » et « d’ambitions communes », soit une myriade de petits partenariats, comme des actions ciblées sur l’alimentation avec le Crous, un meilleur accueil des étudiants sur la ville via le dispositif « Strasbourg aime ses étudiant.e.s », ou encore le développement de la « vie étudiante transfrontalière ».

Soutien à la ville de Karhkiv

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, la Ville de Strasbourg a eu l’occasion d’adopter plusieurs motions de soutien à l’égard du pays. Une nouvelle délibération, ciblant spécifiquement la ville de Kharkiv, a été adoptée.

Pilonnée par l’artillerie russe dès le début du conflit, partiellement détruite depuis, la commune ukrainienne souffre d’importants dégâts sur son réseau énergétique. Dans un entretien aux Echos, son maire Igor Terekhov considère qu’il s’agit des dégâts les plus « graves » pour les habitants, expliquant que la ville était soumise à des coupures très régulières.

Dans la délibération votée le 30 septembre, la municipalité strasbourgeoise s’engage justement à verser 10 000€ à l’association Électriciens sans frontières, une ONG spécialisée dans l’approvisionnement énergétique des structures de santé et d’accueil.

Nouvelle charte pour les noms de rue

Les élus ont également adopté, en milieu d’après-midi, une motion fixant une nouvelle charte pour les noms de rue. Si la commission de dénomination des rues et des écoles existe depuis 1873 à Strasbourg, elle n’a jamais eu autre chose que des « règles d’usages non formalisées », relève la délibération.

La nouvelle charte se fixe notamment pour objectifs de « tendre au rééquilibrage des dénominations en faveurs des femmes pour les rendre plus visibles dans l’espace public », de « concourir à l’inclusion sociale et à la lutte contre les discriminations », tout en « rendant hommage aux personnes ayant marqué l’Histoire », à « l’histoire des lieux » ou à des évènements historiques. Deux exemples de nouvelles rues : la rue Ursula Le Guin, ou la place Monique Wittig. La délibération a été adopté avec 55 voix pour, à l’unanimité.


#Conseil municipal

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