« Le regain, c’est la deuxième coupe d’herbe qui permet à celle-ci d’être plus verte. C’est tout ce qui croît et qui renaît. Et puis, c’est aussi l’anagramme de graine ». En interview, Gael Faure situe très vite ce qu’il avait en tête lorsqu’il a composé son dernier album, quatre ans après De Silence en Bascules. Des titres plus cohérents, plus profonds, plus personnels aussi, composés par lui-même et écrits à plusieurs mains. Sur des sujets variés mais toujours guidés par son amour profond de la nature qui l’entoure.
Entre urgence et légèreté
L’Ardéchois n’hésite pas à faire de la nature le prisme de toute chose, au travers duquel il scrute les moindres tourments de notre civilisation et de notre humanité. Quand « La belle échappée » ou « Traverser l’hiver » respirent le grand air pour parler des angoisses amoureuses, « Siffler » et « Éreinté » abordent la difficulté du travail et de la terre. « Colibri », elle, marque le point d’orgue des considérations climatiques de Gael Faure, lui qui est très engagé au sein du mouvement du même nom, aux côtés par exemple du réalisateur Cyril Dion. Engagement qui se traduit notamment dans la Tournée des Colibris qui réunit de grands noms de la chanson française autour de la question du changement global.
Mais si les sujets ne sont pas légers, Gael Faure réussit toujours le pari de ne pas tomber dans une gravité trop pesante. Celui qui chante « n’aie pas trop peur, la saison est belle » installe sur scène avec ses trois musiciens une ambiance toujours joyeuse, à coup de synthés et de rythmes communicatifs. Du groove, de la chaleur et toujours beaucoup d’humour partagé, car la scène est l’endroit de communion par excellence pour lui qui aime être au contact de son public. D’introductions presque chamaniques à des passages chaloupés, le tout entrecoupé toujours de discussions à cœur ouvert, il est sûr que dans le petit écrin du Cheval Blanc, le concert de vendredi risque d’être un beau moment de partage.
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