23 500 spectateurs en 2014. Un record en 22 éditions de Décibulles ! Qu’en sera-t-il cette année, pour cette nouvelle grand-messe à Neuve-Eglise ? Là-haut, sur la colline du Chêna, on attend au moins autant de festivaliers que l’an dernier, tant l’éclectisme de la programmation donne envie de se prendre trois jours au vert et en musique. Notre sélection.
Vendredi 10 juillet : Hubert-Félix Thiéfaine
Voici LA tête d’affiche du jour, voire du festival. Un monument de la chanson à texte ciselée, d’une poésie belle et touchante, des messages anti-conformistes et contestataires à l’impact universel. Hubert-Félix Thiéfaine, c’est l’histoire d’amour d’une vie, faite de passion, de folie, de tendresse et d’imprévu.
Comme ses contemporains Bashung, Darc, Manset ou, plus jeune, Dominique A. Chez lui, on retrouve les influences de la beat generation mais aussi de Gainsbourg, Ferré, Boris Vian, Rimbaud, Baudelaire, Lautréamont qu’il cite allègrement dans ses textes.
Sans revenir sur plus de quarante ans de carrière et près de vingt albums depuis la fin des années 70, voici un florilège du Thiéfaine intemporel : Les Dingues et les Paumés, Lorelei Sebasto Cha, Maison Borniol, Psychanalyse du singe et, bien sûr, l’inaltérable La Fille du Coupeur de joints :
Au fil des ans, HFT se donne l’Autorisation de délirer (1979), il pose les Dernières Balises (avant mutation) (1981), chante ses Chroniques Bluesymentales (1990), dévoile quelques Fragments d’hébétude (1993) avant d’être touché par La Tentation du Bonheur (1996) et se délecter du Bonheur de la Tentation (1998).
Amicalement blues, en 2007 avec Paul Personne, lui remet le pied à l’étrier avant le retour en grâce et l’arrivée tardive dans la lumière de ce poète profondément rock qui, en 2011, nous avoue ses Suppléments de mensonge. On y côtoie Les Ombres du Soir, on se soulève dans le mouvement de la Fièvre résurrectionnelle et on retrouve le goût de la madeleine dans La Ruelle des Morts :
À bientôt 67 ans, HFT poursuit dans cette veine, à creuser son sillon tout en poésie profonde et sans compromis, avec sa Stratégie de l’inespoir, sorti en 2014.
Également à l’affiche de ce 10 juillet : Biga Ranx, Le Peuple de l’Herbe, Salut C’est Cool, Jules et le Vilain Orchestra.
Samedi 11 juillet : Cypress Hill
Au rayon des légendes fédératrices sans pour autant verser dans un show consensuel, voici Cypress Hill. Avec eux, concert best-of assuré mais avec tout le package des professionnels bêtes de scène qui assureront sans conteste le spectacle. Les Californiens, hérauts depuis plus d’un quart de siècle d’un rap West Coast étiqueté, au gré des vents, « gangsta », « dirty », « chicano » voire « fusion » achèvent dans quelques jours leur tournée européenne.
Et Décibulles a la chance de voir débouler Sen Dog, B-Real, DJ Muggs et Eric Bobo pour l’une de leurs très rares dates françaises et un concert d’ores et déjà gravé dans le marbre du Hall of Fame du festival. Car Cypress Hill, dont on attend un nouvel album pour cette année, c’est une multitude de bombes à fragmentation qui ont marqué la génération des années 90. Comme cet immense succès issu de l’album Black Sunday (1993) :
Avec plus de 18 millions d’albums vendus, Cypress Hill est un poids lourd du rap et malgré les presque 50 ans de Sen Dog, les 45 ans de B-Real, les 47 ans de Muggs et de Bobo, le combo reste vif et à la page, toujours désireux de faire bouger les foules. En atteste, en 2012, un EP enregistré avec le producteur et DJ britannique en vogue, Rusko.
Une tuerie tout en beats et en dubstep énergique :
Également à l’affiche de ce 11 juillet : Moriarty, High Tone feat. Oddateee, Too Many Zooz, Talisco.
Dimanche 12 juillet : IAM et Mountain Men
Après un samedi estampillé hip hop, place au rap à la française avec un monument hexagonal pour clore Décibulles 2015 : IAM. Akhenaton, Shurik’n, Kheops, Imhotep et Kephren créent toujours l’événement, eux les piliers du genre, contemporains de NTM mais à l’aura plus forte et étincelante. En 25 ans de présence scénique, les Marseillais n’ont publié « que » sept albums studio mais dans cette discographie, tout se garde, s’écoute, se conserve, s’ingère et se digère.
Écouter IAM, c’est se nourrir d’IAM. De Ombre est lumière à Arts Martiens en passant par Revoir un Printemps et, bien évidemment, L’Ecole du micro d’argent (1997), porté par une foultitude de compositions devenues des classiques du rap : Nés sous la même étoile, La Saga, L’empire du côté obscur, Demain c’est loin et l’emblématique Petit Frère.
Outre le rap d’IAM, il faudra absolument assister au concert enchanteur, enivrant et électrisant des Mountain Men. Ces deux bluesmen (l’Australien Ian Giddey alias Barefoot Iano à l’harmonica et le Français Mathieu Guillou à la guitare) savent tenir et enflammer une scène en showmen décapants doublés de musiciens ultra-talentueux. Un concert indispensable et incontournable !
Également à l’affiche de ce 12 juillet : Tiken Jah Fakoly, Flavia Coelho, Winston McAnuff & Fixi.
Les lauréats du Tremplin Décibulles
Comme tous les ans, le festival Décibulles programme également les vainqueurs de son tremplin régional. Cette année, place à trois formations et artistes alsaciens déjà connus mais que l’on retrouve toujours avec bonheur : la folk rugueuse et poétique de The Wooden Wolf (vendredi 10 juillet), l’électro tout en bass music et trip hop du tandem War Deluxe (samedi 11 juillet) et la folk douce et intimiste du quartette Backyard Folk Club (dimanche 12 juillet).
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