Une intersyndicale CGT, CFDT, FO et CFTC appelle les salariés d’Auchan de France à débrayer vendredi 22 mars de 10h à midi. En février, la négociation annuelle obligatoire (NAO) entre la direction de la chaîne de supermarchés et les représentants syndicaux n’avait abouti qu’à une hausse de 1,5% des salaires, et une réduction sur les achats en magasins passée de 10 à 15%. Des montants jugés insuffisants pour les syndicats, qui réclament une hausse des salaires d’au moins 5%.
« Ce n’est pas cher payé par rapport à l’inflation. On ne prend pas non plus le patron à la gorge » estime Frederic Schwaller, délégué syndical CGT du supermarché Auchan d’Illkirch-Graffenstaden. Après le débrayage prévu vendredi, des salariés de l’établissement n’excluent pas des grèves durant la semaine du 25 au 30 mars.
« Tout le monde doit être capable de tout gérer »
Mêmes revendications à Auchan Hautepierre où en plus des salaires, David Colino, délégué syndical FO, alerte sur la dégradation des conditions de travail et la réduction des effectifs :
« Lorsque j’ai commencé, il y a 16 ans, nous étions plus de 700 salariés à Hautepierre. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 430. En outre, les manières de travailler ont changé et là où chaque salarié avait son propre rayon à gérer, maintenant, tout le monde doit être capable de tout gérer. »
David Colino, délégué syndical FO du Auchan de Hautepierre
Le groupe de grande distribution sort d’une année 2023 « particulièrement difficile » selon le quotidien économique Les Échos, au cours de laquelle il a connu une perte nette de 379 millions d’euros. Le 14 mars, la société de notation financière Standard & Poor’s (S&P) a fait baisser la note du groupe, signalant des « incertitudes majeures » sur sa capacité à faire face à ses échéances, notamment le rachat d’une centaine de magasins Casino.
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