L’ancien conseil de l’Eurométropole avait voté en 2019 la mise en place d’une Zone à faible émission (ZFE) à partir du 1er janvier 2021. À cette date, les véhicules trop vieux pour obtenir une vignette Crit’air, immatriculés avant 1997, ne devaient plus avoir le droit de circuler dans les 33 communes. Cette promesse de l’ancienne majorité ne sera pas tenue par les écologistes car pour prendre de telles interdictions, le pouvoir revient aux maires, via des arrêtés à signer.
Engagement de campagne
À Strasbourg, lors de la campagne des élections municipales, la liste « Strasbourg écologiste et citoyenne » était la plus déterminée pour mettre en place la ZFE. Les écologistes refusaient de remettre en cause le calendrier voté à Strasbourg, plus strict que celui décidé par l’Eurométropole (voir encadré ci-dessous).
Questionné vendredi lors d’une conférence de presse sur la démocratie locale, la présidente de l’Eurométropole Pia Imbs (sans étiquette) et la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EELV) ont indiqué revenir sur ce calendrier en raison du « contexte particulier » de la pandémie.
Selon Pia Imbs, « un arrêté réglementaire aurait dû être soumis au 1er juillet [2020 ndlr] pour permettre une application au 1er janvier ». Ce qui n’a semble-t-il pas été le cas.
L’espoir d’un « calendrier unifié »
Le duo veut veut rediscuter du sujet avec les maires métropolitains lors d’une rencontre le 4 décembre puis lors d’une discussion davantage ouverte au grand public courant 2021. Les deux têtes de l’exécutif tiennent à ce que toutes les communes partagent « un calendrier unifié » pour « donner de la visibilité. » Mais ce n’est par exemple pas le cas en région parisienne. Et cela ne s’annonce pas simple politiquement, puisque 13 maires siègent dans l’opposition à la majorité des écologistes et des autres maires.
Sur le fond, la question sous-jacente à la ZFE est celle des « compensations » à la voiture individuelle : transports en commun, aides pour changer de mode de transport, etc. Lors du vote de septembre 2019, Pia Imbs, alors simple maire de Holtzheim, s’était abstenue. Le développement de transports pour la deuxième couronne a toujours été l’une de ses principale revendication, ce qui l’a mené à la présidence de l’Eurométropole.
Depuis 2019, la France est condamnée par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) pour non-respect des valeurs limites de pollution. Parmi les territoires critiques, Strasbourg est concernée pour le dioxyde d’azote (NO2), c’est-à-dire la pollution de fond, très impactée par la circulation routière. En l’absence de mesures prises localement, le gouvernement avait menacé les « territoires » de participer à l’amende. Mais c’était dans « le monde d’avant ».
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