Le festival Jazzdor anime la grisaille strasbourgeoise tous les mois de novembre depuis sa création, en 1986. La ligne directrice ? Proposer une multitude de concerts de jazz, en privilégiant les musiciens qui osent, testent, et ne cèdent rien à l’exigence. Un mot-clé ? La création. Les artistes français et internationaux s’installent un peu partout en ville dans des formations étoffées ou très simples. Médiathèque, galerie d’art, salle de spectacles et même restaurant universitaire… Chacun est invité pour des rencontres souvent inattendues et toujours d’excellente qualité.
Collectif OH! : une multitude de projets
Cette année, au milieu d’une programmation riche, la pièce des musiciens strasbourgeois du Collectif OH! est très attendue. Ce collectif est né de la rencontre entre plusieurs musiciens strasbourgeois de talent et issus d’horizons divers. Citons par exemple Eli Finberg qui officie dans Freez, projet hybride de jazz et hip-hop, dans lequel il pose son flow américain, le pianiste Christophe Imbs et la chanteuse Christine Clément, membres de Polaroid3, qui oscille entre jazz et trip-pop (et dont Rue89 Strasbourg a déjà parlé).
Francesco Rees est aussi batteur dans une formation rock, Wunderklub, après des études de jazz. Tous sont des musiciens expérimentés, aux multiples projets et finalement trop rares à Strasbourg. Dream Weapon Orchestra, le grand ensemble qui résulte du mélange de toutes ces influences, porte bien son nom.
Et c’est ce Dream Weapon Orchestra qui, pendant une semaine le mois dernier, a élu domicile à l’Espace Django Reinhardt pour une résidence de création. Le résultat est un spectacle nommé Smoke And Mirrors, qui sera dévoilé au CSC Fossé des Treize jeudi 23 novembre, dès 20h30. Les teasers dévoilés dernièrement laissent entendre la description donnée par le festival : « une immersion dans un paysage singulier où les rêves se côtoient avec allégresse et fracas ».
Jazz & hip-hop & rock & …
L’ensemble nous fait penser aux meilleures heures d’un dEUS ou aux actuelles heures de TaxiWars, projets belges qui eux aussi sont construits sur la base de la rencontre entre le jazz et les autres musiques actuelles telles que le rock ou le hip-hop. Une manière de décloisonner et de faire découvrir peut-être un genre musical trop souvent considéré comme élitiste. Une manière aussi, par la façon et par le résultat, de montrer que Coltrane avait raison de dire que le jazz contenait de la fraternité. Ne reste plus qu’à rejoindre le collectif OH! dans ce grand élan.
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