Noël, après la présentation de la féerie, voici celle des drastiques mesures de sécurité, présentée mardi matin par le maire de Strasbourg et le préfet du Grand Est lors d’une conférence de presse. Même si l’état d’urgence a été levé par le Gouvernement pour mieux infuser le droit commun, la Préfecture et la Ville de Strasbourg reconduisent un dispositif de sécurité globalement similaire aux deux éditions précédentes. Le centre-ville sera de nouveau débarrassé de ses voitures ou presque pendant un mois avec des contrôles sur les ponts autour de la Grande-Île.
Plus qu’une attaque armée, cet impressionnant dispositif vise surtout à éviter que la circulation puisse entrer en conflit avec la foule, ont expliqué le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), et le préfet du Bas-Rhin et du Grand Est, Jean-Luc Marx.
Circulation et stationnement interdits
Ainsi la circulation automobile dans ce périmètre sera interdite lors des heures d’ouverture, soit de 11 heures à 20h (21h le vendredi et 22h le samedi), sauf quelques véhicules avec une autorisation spéciale, notamment les secours, professionnels et habitants (les demandes sont à faire sur le site de la Ville de Strasbourg).
Pour ces derniers, ces entrées se feront par quatre ponts seulement (pont de la Fonderie, de Paris, de l’Abattoir et du Corbeau) et les sorties par deux autres (pont du théâtre et quai Saint Nicolas). Cinq zones de dépose pour les taxis seront aussi aménagées aux abords des ponts pour piétons.
Des places de stationnement pour les professionnels de santé qui interviennent dans l’hyper-centre seront réservées le long des quais. Selon Pernelle Richardot, adjointe au maire (PS) en charge de la voirie et du stationnement, ces intervenants « n’auront que 30 minutes pour entrer et sortir du périmètre. » Quant aux voitures Citiz des 5 stations fixes situées à l’intérieur de la Grande-Île, seuls les résidents et abonnés du service d’autopartage pourront y avoir accès.
En dehors des heures d’ouverture du Marché de Noël, la circulation dans l’enceinte sera autorisée mais le stationnement en voirie sera interdit 24h/24, du jeudi 23 novembre 22h au dimanche 24 décembre à 18h, ainsi que dans les 4 parkings en ouvrage. Une exception sera faite pour les abonnés et résidents qui en font la demande. Les résidents de l’ellipse insulaire munis d’un abonnement pour stationner en pleine rue auront néanmoins la possibilité de se garer dans les autres zones payantes de la ville.
Un peu plus de ponts ouverts, toujours pas de tram place Broglie
Sur les ponts, les checkpoints pour contrôler les piétons sont reconduits. Deux accès supplémentaires sont installés. Seules deux passerelles piétonnes, sur un total des 21 ponts, seront bloquées : la passerelle des Juifs et celle rue Pierre Bûcher, toutes deux du côté de la Place de la République. Des fouilles aléatoires pourront être menées sur n’importe qui et à n’importe quel moment dans le périmètre de la Grande-Île, par les agents de police municipaux et nationaux.
Comme en 2016, les tramways ne desserviront jamais la station Broglie. Celle de l’Homme-de-fer sera fermée aux heures d’ouverture du Marché de Noël, tout comme celle Langstross Grand’Rue, mais uniquement lors des cinq week-ends. La circulation des bus dans le périmètre sécurisé est maintenue.
Par ailleurs, 250 arceaux à vélos « nouvelle génération » seront ajoutés et devraient permettre à 800 bicyclettes de s’accrocher. Mais ils resteront à l’extérieur de la Grande-île.
Plus d’un million d’euros
Du 26 au 30 décembre, pour les trois marchés maintenus aux alentours de la Cathédrale, un filtrage sera effectué par une trentaine d’agents privés le long des différents accès à ce secteur entièrement piétonnier.
En renfort, la municipalité emploie 140 agents via une société de sécurité privée. Rien que pour la Ville de Strasbourg, les dépenses de sécurité sont passées de 300 000 euros avant 2015 à 1 million d’euros aujourd’hui, soit près de 4 euros par Strasbourgeois. À cela, s’ajoute l’intense mobilisation de forces de l’ordre nationales, dont le nombre exact n’est pas communiqué.
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