Cette année, le célèbre festival Couleurs Conte, qui met à l’honneur l’art de dire, l’oralité, s’empare de la thématique de la Nature en Contes. Il faut dire que l’imaginaire collectif nourrit depuis toujours cette vision d’histoires racontées au coin du feu, au milieu d’une forêt peuplée dont les sonorités mystérieuses ouvrent l’imagination. En parallèle, l’état actuel de la planète, bien rappelé par les fortes chaleurs qui assaillent le pays, force les humains à questionner le rapport à la nature et à en imaginer de nouveaux.
Du 21 juin au 6 juillet, à travers 24 rendez-vous prometteurs, conteuses et conteurs, lectrices et lecteurs, ou encore vidéastes et illustratrices proposeront justement de nourrir les réflexions et les imaginaires autour de ce thème. De Strasbourg à Cronenbourg, en passant par Lingolsheim et Ostwald, Couleurs Conte reprend de l’ampleur après des années compliquées par le Covid.
Le festival est toujours porté par la bien connue conteuse strasbourgeoise, Nicole Docin-Julien. Après le succès de Qui habite les songes ne meurt jamais, elle propose une nouvelle création : Il était un jardin…, en collaboration avec le musicien Jean Lucas. Lançant une véritable invitation à « partir en promenade immobile sur les chemins de la parole », ils emporteront leur auditoire à travers un florilège de contes fruités et floraux. À découvrir le samedi 2 juillet à 14h30, au Jardin partagé du Boehri d’Ostwald, ou le dimanche 3 juillet à 17h, au Lieu d’Europe.
La Nature d’ici ou d’ailleurs
Reposant principalement sur l’imagination, les contes sont idéals pour voyager pour presque rien (la plupart des événements sont accessibles gratuitement sur réservation). Mercredi à 15h à l’IUR Clemenceau, direction l’Amérique du Sud avec le Bestiaire Amazonien de Lénaïc Eberlin de la Compagnie Bardaf ! Ayant vécu un temps en Guyane avec des familles amérindiennes, le conteur entraînera son public à la rencontre de fascinantes créatures, du Grand-Frère Jaguar, de la Cousine Escargote, du Tonton Caïman ou de la Petite Sœur Chauve-souris.
Plus local, mais tout aussi dépaysant, Emmanuelle Filippi proposera, jeudi à 15h, à l’Ehpad St Joseph de Strasbourg, une plongée au cœur de contes traditionnels mêlés à ses souvenirs d’enfance. « Au cœur de la forêt, les arbres murmurent à nos oreilles des histoires enchantées que le vent emporte », prévient-elle. Il y sera question d’un loup, d’une reine des serpents, d’un couple d’arbres enlacés et d’une jeune fille vêtue de feuillages… Cette création fait partie des quatre événements en milieu médical et social pensés pour relier les publics éloignés de la culture.
La soirée du samedi 2 juillet sera dédiée aux réfugiés ukrainiens. En musique, dix conteurs et conteuses uniront leur voix pour un moment de solidarité à la Grenze. Parmi eux, Nicole Docin-Julien, Geneviève Wendelski, Fred Duvaud, mais également une participation surprise d’artistes ukrainiens. Tous les bénéfices de la soirée seront reversés à l’association strasbourgeoise PromoUkraïna.
Des histoires à inventer ensemble
L’événement sera largement interactif, car de nombreux ateliers sont prévus pour petits et grands. Dès 8 ans, les enfants pourront former un duo avec un adulte accompagnant pour participer à un atelier de création collective d’histoire à la Tour Merveilleuse du Schloessel à Koenigshoffen (10h30 à 12h le 26 juin) ou au Musée des Arts Décoratifs du Palais des Rohan (10h à 12h le 29 juin). Nicole Docin-Julien, directrice artistique du festival, s’inspirera du lieu du rendez-vous pour guider les participants dans la construction de leur propre conte, à la fois voyage intérieur et discussion entre soi-même et l’altérité.
Toujours à la Tour du Schloessel, dimanche 26 juin, les plus jeunes pourront se plonger dans les arts plastiques de l’illustratrice Dorothée Duntze. Spécialisée dans l’édition et la presse jeunesse, elle proposera aux plus de 6 ans de composer une œuvre avec des brindilles, graines ou fleurs. Elisabeth Mertz proposera aux plus grands de découvrir l’art et la philosophie du Taï-Chi. Elle accompagnera ses contes et légendes taoïstes avec des mouvements doux, propre à cette gymnastique énergétique globale.
Comme les mots dits rejoignent souvent les mots écrits, deux rendez-vous sont labellisés « Candidature Capitale Mondiale du Livre 2024 » par la Ville de Strasbourg : la conférence Lire des histoires à nos enfants par Sylvie Misslin et les lectures proposées par Lire et Faire Lire. De quoi compléter le beau programme de cette édition qui devrait en faire renouer plus d’un avec cet art ancien qu’est celui de la parole.
Chargement des commentaires…