Au milieu des touristes émerveillés par le grand sapin de Noël de la place Kléber surgit subitement une poignée de militants écologistes jeudi 30 novembre vers 17h. Sous les regards médusés des badauds, ils franchissent une petite barrière séparant le conifère de la foule, sortent des extincteurs et badigeonnent ses branches d’une peinture orange. Deux membres du collectif Dernière rénovation tendent une banderole et dévoilent leurs t-shirts, avec des messages critiquant l’organisation de la COP28 à Dubaï (Conférence internationale de l’ONU sur les changements climatiques).
Le collectif écologiste a voulu profiter de l’exposition du Marché de Noël pour alerter sur la tenue de la conférence internationale, qui a démarré le même jour aux Émirats arabes unis. Les militants dénoncent des « COP qui s’enchaînent et se ressemblent, sans progrès significatif ni accord contraignant ». Ils critiquent le choix d’organiser cette COP à Dubaï, capitale d’un des États exportant le plus de pétrole au monde.
« On souhaitait souligner l’hypocrisie d’organiser une COP à Dubaï »
Cinq minutes à peine après le début de l’action, deux hommes dans la foule viennent s’interposer. L’un arrache la banderole, l’autre écarte un militant par le bras en pestant contre les écologistes. Très vite, des policiers interviennent et mettent à l’écart les militants après avoir relevé leur identité. En fond sonore, un jeune chante un air mièvre, alors que la situation revient à la normale.
« C’était important de marquer le coup », explique Simon, membre de Dernière rénovation :
« On souhaitait souligner l’hypocrisie d’organiser la COP à Dubaï mais aussi de confier la présidence de la conférence à Sultan Al-Jaber (également président directeur général de la Abu Dhabi National Oil Company, NDLR), qui pourrait profiter de ce sommet pour réaliser des contrats. »
Au sujet de la peinture ayant aspergé l’arbre, il assure qu’elle partira avec un peu d’eau. « Et même si le sapin était détérioré, qu’est-ce qui est le plus choquant ? De la peinture sur un sapin, ou ce que vivent les pays du Sud, qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique ? », questionne le militant.
À l’heure de publier cet article, les cinq militants ont été interpellés par les forces de l’ordre mais il n’y a pas d’information sur de potentielles arrestations.
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