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« Convoi de l’eau » en Alsace du 18 au 20 mai : « On n’a pas de mégabassine mais on a Stocamine »

Du samedi 18 au lundi 20 mai, une trentaine de personnes vont participer au premier « convoi de l’eau » en Alsace. Du site de Stocamine à Wittelsheim jusqu’au Parlement Européen de Strasbourg, l’objectif est de mettre la question de l’eau dans le débat politique des élections européennes.

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« Convoi de l’eau » en Alsace du 18 au 20 mai : « On n’a pas de mégabassine mais on a Stocamine »
Un des premiers collectifs à intervenir lors du Convoi de l’eau est basé à Lezay et proteste contre la construction de trois méthaniseurs en zone Natura 2000.

Ils s’apprêtent à pédaler pendant trois jours de Stocamine à Wittelsheim jusqu’au Parlement européen à Strasbourg. Samedi 18 mai à partir de 8h30, une trentaine de citoyens, membres d’associations écologistes alsaciennes ou personnalités politiques vont enfourcher leur vélo pour prendre le départ du premier « convoi de l’eau » en Alsace.

Pour préparer l’événement, le collectif d’associations Les Résistances de la Terre 68 s’est inspiré du « convoi de l’eau » organisé par Les Soulèvements de la Terre en août 2023. Les militants écologistes avaient alors pédalé pendant une semaine depuis la mégabassine de Saint-Soline jusqu’à Paris. « On espère partir à trente et finir à cent devant le Parlement européen !« , lance Cécile Germain-Ecuer, coordinatrice de l’événement. La conseillère régionale (Les écologistes) est à l’origine du projet : « À trois semaines des élections européennes, l’objectif est de mettre la question de la gestion de l’eau au centre du débat politique. »

Départ de Wittelsheim

L’organisation n’a pas hésité bien longtemps pour choisir le lieu de départ : « Ici, on n’a pas de mégabassine, mais on a Stocamine, chacun sa croix « , soupire l’écologiste. Le collectif souhaite rappeler la présence des 42 000 tonnes de déchets enfouis sur le site situé à Wittelsheim et les risques de pollution de la nappe phréatique qui y sont liés (voir nos articles et notre dossier Stocamine – comme un poison dans l’eau).

Dans le cortège, plusieurs membres du collectif Déstocamine seront présents. « L’événement est l’occasion de parler du combat autour de l’eau en Alsace. Le convoi doit permettre de sensibiliser les citoyens à la qualité de l’eau et aux sécheresses, » affirme Philippe Aullen, co-organisateur de l’événement et membre de ce collectif.

Un événement « transfrontalier et festif »

Les participants à ce « convoi de l’eau » alsacien estiment avoir à rouler environ soixante kilomètres par jour. Ils rejoindront d’abord Mulhouse, puis passeront à Fessenheim avant d’aller camper dans le village allemand de Breisach-am-Rhein. « L’événement se veut transfrontalier. Toutes les questions relatives à la nappe phréatique et au Rhin concernent les habitants de part et d’autre de la frontière, » pointe Philippe Aullen. Une dizaine de membres d’associations écologistes allemandes doivent rejoindre le collectif à ce moment-là selon le membre de Déstocamine.

Tout au long de leur trajet, le collectif a prévu des animations artistiques et ludiques : « Le convoi de l’eau doit être un événement festif et culturel, » affirme Cécile Germain-Ecuer. Un atelier d’improvisation théâtrale est prévu lors de leur premier arrêt, ainsi que des jeux autour de la thématique de l’eau. Le dimanche 19 mai, une projection du film Le fleuve invisible de Serge Dumont est organisé à 20h30 dans la salle des fêtes de Bolsenheim.

Trois tables rondes pour ponctuer le parcours

Le premier soir du périple, une table ronde sur la question des pollutions et des menaces qui pèsent sur le Rhin est organisé avec Élodie Giuglaris, hydrogéologue membre du service géologique nationale (BRGM), Daniel Reininger, responsable du Réseau Eau d’Alsace Nature et Philippe Aullen de Déstocamine. Le débat sera animée par la militante écologiste Nathalie Dubié.

Après être remonté en selle le lendemain matin, le groupe doit se diriger vers Muttersholtz. La Maison de la nature du Ried, située dans le village, accueillera une seconde table ronde intitulée « la préservation de la ressource en eau en Alsace ». La discussion tournera autour des solutions locales mises en place et de la gestion des zones humides entre la pilote du groupe local Alsace Nature-Piémont, Martine Marchal-Minazzi, l’hydrogéomorphologue et professeur à l’université de Strasbourg Laurent Schmitt, la juriste Mélissandre Curien, et l’écologue Jean-Charles Dor, copilote du groupe local Alsace Nature- Thur-Doller.

Pour le dernier jour, les cyclistes prendront la direction du Parlement européen de Strasbourg. Le collectif des Résistances de la Terre 68 a invité trois personnalités politiques pour terminer l’événement autour d’une dernière table ronde. Benoît Biteau, député européen membre des Écologistes et militant contre les mégabassines, Céline Geissmann du Parti Socialiste, candidate aux élections européennes et Emmanuel Fernandes, député de la France Insoumise de Strasbourg-sud, débattront autour de la thématique de « L’Europe et l’eau » à L’Orée 85.


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