À 7h45, un camion de livraison traverse la place du Château de Strasbourg et s’arrête tout près du lycée Fustel de Coulange avant de faire demi-tour.
« Regardez ils sont en train de livrer des surveillants » plaisantent une vingtaine de professeurs en grève contre la réforme du baccalauréat, devant l’entrée du lycée. Pour montrer leur désaccord, ces enseignants ont déployé une banderole « Lycée Fustel en lutte » ce lundi, jour des épreuves E3C (Histoire Géographie, LV1 et LV2) du baccalauréat. Ces professeurs refusent d’assurer la surveillance de ces épreuves pour les élèves de première.
Les épreuves d’E3C découlent de la nouvelle réforme du baccalauréat et comptent pour 30% de la note finale. Ce lundi matin, les élèves de première du Lycée Fustel de Coulange doivent passer les épreuves d’Histoire-géographie et de langues (LV1 et LV2). Selon les enseignants-grévistes, entre 50 et 70% des professeurs ont décidé de ne pas participer à la surveillance des examens.
« Un baccalauréat local et inégalitaire »
Le nouveau baccalauréat est jugé « inégalitaire » par ces enseignants, comme l’explique Carmen, professeure d’Histoire-Géographie :
« Ce sont les mêmes profs qui corrigent les élèves d’un même lycée. Or certains lycées seront plus exigeants que d’autres qui se trouve en milieu défavorisé par exemple. Donc le bac n’aura plus la même valeur partout. »
Marjorie, professeure de Sciences économiques et sociales, rajoute que les sujets distribués aux élèves ne sont plus nationaux. Chaque établissement doit choisir ses sujets dans une « banque nationale de sujets ». Une fois choisi, ce sujet disparaît de la banque nationale. Aucun lycée ne peut donc proposer les mêmes sujets.
Une réforme « low cost »
Elsa, professeure d’anglais parle « d’une réforme budgétaire plus que pédagogique. » Les professeurs qui disposaient avant d’un temps supplémentaire pour corriger les copies du Bac doivent désormais les corriger parallèlement à leur activité d’enseignants. Carmen ajoute que la rémunération des copies corrigées a également baissé. « Avant nous étions payés 5€ la copie, maintenant c’est 1,49€. »
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