La fermeture des musées strasbourgeois un deuxième jour par semaine, et tous les jours de 13h à 14h débutera le lundi 3 octobre. La « mesure d’adaptation du service », selon le jargon de la municipalité, a été officiellement entérinée lors du conseil d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de ce jeudi 15 septembre.
Lors de la réunion, il a été expliqué aux syndicats que cette décision relève du manque de personnel et non des questions d’économie d’énergie. Laurence Siry, secrétaire générale adjointe de la CFDT, détaille :
« On nous dit qu’il y a d’un côté la suppression de 17 postes d’agents d’accueil en 2016, tandis que de l’autre côté, il y a une augmentation de l’enveloppe ressources humaines de 12,5%. Comme il y a moins de personnel, il faut davantage faire appel à des vacataires. Il y a aussi de l’absentéisme, car il ne faut pas oublier que le services des musées a été un service de reclassement pour les personnes souffrant de pathologies professionnelles (en raison des tâches à effectuer qui ne sont pas physiques, ndlr). Donc plus ces personnels vieillissent, plus ils ont des problèmes de santé. Quant au chauffage, il est de toute façon réglé pour la conservation des œuvres, pas le confort des agents. »
Un suivi a été promis pour la fin de l’année 2022 afin de voir l’impact de cette nouvelle . Ainsi qu’un bilan en septembre 2023, ce qui laisse penser que cette fermeture pourrait durer un an ou plus.
L’autre principal syndicat, la CGT (majoritaire), avait déposé un préavis de grève pour le samedi 17 septembre, lors des Journées du Patrimoine, dès la confirmation de la décision fin août. Suite à une rencontre bilatérale avec les élus et l’administration mercredi 14 septembre, il fait part « d’avancées sur les revendications », à savoir la promesse du remplacement des départs à la retraite enregistrés depuis 2020, soit « une dizaine » de postes. Mais les agents du service des musées ont néanmoins voté le maintien de l’appel à la grève.
Une grève et un rassemblement samedi
À trois mois d’élections professionnelles à l’Eurométropole, les deux principaux syndicats n’ont pas la même approche. Pour la CGT, « ces remplacements et la fermeture un deuxième jour par semaine ne sont pas la garantie d’une amélioration des conditions de travail », estime Karim Hadi, le secrétaire général du syndicat à l’Eurométropole. En plus de l’appel à la grève, un rassemblement est prévu à 14h30 devant le Palais Rohan. « On va rentrer dans un débat sur la quantité et la qualité du service public. Pour nous, ce n’est pas au service public de payer la crise énergétique », redoute Karim Hadi.
À la CFDT, « on ne peut pas présager de l’évolution des conditions de travail », fait valoir Laurence Siry. « La décision est prise et appeler à la grève c’est faire perdre de l’argent, ce n’est pas rassurant pour les agents. Si les conditions de travail ne sont plus les mêmes, on réagira ». L’élue du personnel estime aussi que la place du service public va se poser dans les semaines à venir. « Le service des piscines est aussi concerné par le recrutement des vacataires, et il y a eu aussi quelques fermetures inopinées sur des demi-journées pour ces raisons », compare-t-elle
L’importance de la grève connue samedi
Les agents peuvent se déclarer en grève le jour-même. La Ville et l’Eurométropole ne sauront que samedi l’ampleur de la mobilisation, et donc de l’impact sur la programmation.
Dans l’Eurométropole, 102 lieux sont ouverts à la visite du public (parfois sur inscription) samedi 17 et dimanche 18 septembre. Au total, on compte 82 bâtiments et quartiers à Strasbourg et 20 autres dans 11 communes.
Deux pétitions en ligne s’opposent à la fermeture bi-hebdomadaire des musées. L’une de l’ancienne maire entre 2001 et 2008 Fabienne Keller (Agir – majorité présidentielle), avec le député Bruno Studer (Renaissance) et l’autre portée par quatre présidents d’associations pour la culture et le patrimoine.
Chargement des commentaires…