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Contre le centre de primatologie, des militants déguisés en singes s’invitent à l’Université

Des militants de l’association antispéciste Animalise ont interpellé vendredi la présidence de l’Université de Strasbourg au sujet du centre de primatologie. Déguisés en singes hurleurs, ils ont tenté d’obtenir que l’Université écoute leurs revendications.

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Le campus universitaire de Strasbourg est presque désert ce vendredi matin. Il est 9h15 et 5 membres de l’association antispéciste « Animalise », dont 4 étudiants, se pointent au rendez-vous qu’ils se sont fixés. L’objectif : faire du bruit dans le bâtiment de la présidence, pour arracher un dialogue avec la direction de l’Unistra, en particulier le président Michel Deneken, au sujet du centre de primatologie (voir tous nos articles).

Vers 9h30, les militants investissent le hall du Nouveau Patio, le bâtiment de la présidence. Une fois dans l’enceinte, 4 d’entre eux se couchent par terre avec des masques de singes et des pancartes sur lesquelles on peut lire des slogans : « Mort-e pour l’Unistra » ou  » Prisonnier-e de l’Unistra » tandis que des cris de singes enregistrés résonnent en continu.

Les militants d’Animalise avaient des masques de singes pour représenter des singes qu’ils accusent de mourir par la faute de l’Université de Strasbourg. (Photo Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc)

Une majorité pour la fermeture du centre

Les militants s’estiment ignorés parce que leur proposition
« Fermeture du Centre de Primatologie » est celle qui a reçu le plus de contributions (soit 104 votes : 63 « d’accord », 38 « pas d’accord » et 4 « mitigé ») à la « grande consultation auprès des étudiants Cap 2030 ». En outre, une pétition en ligne pour la fermeture du centre de primatologie et contre l’extension de celui-ci, a été signée par plus de 141 000 personnes.

L’existence de cet établissement, qui achète des singes issus d’élevages pour les revendre à des unités de recherche en Europe après leur mise en quarantaine, est régulièrement dénoncée par des associations de défense des droits des animaux.

L’Université a longtemps été le gestionnaire de fait de ce commerce lucratif, un singe peut être vendu 5 000 euros, via une association. Fin 2017, l’activité commerciale du centre de Niederhausbergen a été intégrée à l’Université.

Le directeur général des services de l'université, André Jamet est intervenu pour demander la sortie des étudiants. (Photo Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc)
Le directeur général des services de l’université, Frédéric Dehan, est intervenu pour demander la sortie des étudiants. (Photo Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc)

Tout à coup, Frédéric Dehan, directeur général des services, arrive et demande aux 5 militants de sortir et de continuer leur manifestation dehors. Les intéressés refusent et réclament un entretien avec Michel Deneken. Pour eux, il est nécessaire de participer à la négociation :

« C’est silence radio depuis que le résultat du vote de notre proposition est connu. Ils ne vont jamais fermer le centre de primatologie si on ne fait pas le forcing. On le sait, ça fait des années qu’on réclame sa fermeture et qu’ils nous disent qu’ils y réfléchissent. »

Des agents de sécurité arrivent pour faire sortir les étudiants. Dans le calme, ils commencent par s’approcher d’eux et leur demandent de se lever. Les militants refusent de bouger. Finalement les agents attrapent Milton et le poussent vers la sortie. Une dizaine de minutes plus tard, les 4 autres activistes rejoignent leur ami devant le bâtiment.

La sécurité ne pouvait pas contraindre les militants à sortir, ce qu’ils ont finalement décidé de faire. (Photo Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc)

« Moi je suis pour l’euthanasie si c’est comme ça »

Dehors, juste devant le bâtiment, les membres de l’association Animalise ont eu l’occasion de discuter avec Jean Yves Pabst, vice-président finances de l’Université de Strasbourg :

« On fait quoi des singes si le centre est fermé ? Moi je suis pour l’euthanasie si c’est comme ça… L’expérimentation sur les animaux, c’est encore nécessaire et pour moi, une vie humaine vaut plus que la vie d’un autre animal. »

Ces étudiants ont pu discuter avec Jean-Yves Bapst, un des vice-président de l’université de Strasbourg. (Photo Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc)

Il est environ 10h30, les militants quittent le bâtiment avec la promesse d’un rendez-vous avec la présidence de l’université.


#centre de primatologie

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