C’est la première usine Huawei hors de Chine. Il y a trois ans, le géant des télécoms chinois avait choisi l’Europe pour tenter de contrer les boycotts américains et européens contre ses produits, accusés d’abriter des failles de sécurité au profit de la dictature chinoise. Des organisations non-gouvernementales accusent en outre les technologies de Huawei d’être utilisées dans la répression de masse visant les Ouïghours, une minorité turcophone de l’ouest de la Chine. Des accusations démenties par la firme et qui n’ont pas gêné la Région Grand Est à l’époque, puisque la collectivité s’est beaucoup impliquée pour obtenir l’implantation de cette usine.
Samedi 2 décembre, Minggang Zhang, directeur général adjoint de Huawei France, a précisé sur France Inter, que la construction de l’usine avait débuté dans le business parc de Brumath. Un investissement de 200 millions d’euros pour des bâtiments de 60 000 m² implantés sur huit hectares. L’usine, construite par Bouygues, sera opérationnelle fin 2025 pour « produire un milliard de marchandises par an pour fournir l’ensemble du marché européen. 500 emplois seront créés en France. »
Cette opération séduction, qui ne correspond à aucune logique économique, n’a semble-t-il guère fonctionné puisque l’Union européenne appelle toujours les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure de leurs réseaux mobiles Huawei et ZTE, un autre constructeur chinois. En France, une loi de 2019 a limité l’implantation de Huawei et d’autres constructeurs chinois dans les infrastructures de télécommunication nationales.
Huawei est présent en France depuis 2003, avec six centres de recherche et un centre mondial de design à Paris. Huawei France a réalisé 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et estime avoir conquis 20% du marché national. L’entreprise revendique près de 10 000 emplois générés et 80 millions d’euros d’investissements annuels.
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