Il ne reste que trois conseils municipaux au maire Roland Ries (PS ou LREM, on ne sait plus trop), avant que son successeur ne prenne sa place. En 2020, seul un conseil est programmé en février, pour solder les derniers dossiers avant les élections en mars.
Qui veut faire connaitre son orientation ?
Le gros point de cet antépénultième séance au centre administratif du mandat sera le débat d’orientation budgétaire (DOB), un tour de chauffe avant le vote du budget fin décembre. Le budget 2020 pourra être amendé en cours d’année par le ou la future maire, selon ses orientations politiques.
Pour les 4 seuls candidats investis à ce jour, le DOB sera donc une occasion rêvée de donner leur conception d’un budget idéal, qu’ils pourraient piloter s’ils sortaient vainqueurs de l’élection en mars. Car parmi les quatre candidats, trois sont élus de la majorité et un dans l’opposition. Jeanne Barseghian (EELV) et Mathieu Cahn (PS) ont davantage pris la parole dans l’hémicycle ces derniers mois, mais ce n’est pas le cas d’Alain Fontanel (LREM). Le premier adjoint laisse Christel Kohler s’exprimer pour le groupe « Strasbourg en Marche » sur les sujets divers, au-delà des domaines délégués à sa collègue adjointe. Quant à l’opposant Jean-Philippe Vetter (LR), cela dépend des séances, mais il ne devrait pas rater celle-ci.
2020 : stabilité des effectifs de la Ville ?
Sur le budget en préparation, un léger changement s’amorce par rapport au mandat passé. Pour 2020, la Ville table sur la stabilité des effectifs autour de 4 000 agents environ. Les années passées, quelques départs étaient non-remplacés et le montant de dépenses de personnel restait ainsi identique d’une année sur l’autre. Cette fois-ci, une hausse « mécanique » de l’enveloppe d’environ 1,5%, due aux promotions et avancées de carrière des salariés, est prévue. Cette stabilité du nombre d’agents s’explique en partie par le recrutement de 15 agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem). Cet ajout fait suite à la pétition d’un collectif de parents qui demandait 60 postes à la rentrée pour s’approcher de l’objectif d’une Atsem par classe à Strasbourg.
Emmaüs Connect au coeur d’un service public ?
Deux autres points pourraient amener des débats. En début de séance (point 5), les élus voteront une expérimentation pour qu’Emmaüs Connect intervienne dans le centre administratif. L’association pourrait ainsi aider les usagers perdus avec les démarches en ligne. Ces services se sont déjà implantés début 2019 dans le quartier Gare. Cette cohabitation future devrait poser de la place des agents et du service public au sein du centre administratif.
La subvention est de 9 158 euros (50% du coût du projet) pour cette opération menée pendant six mois, à partir de janvier 2020. « Le but est de mettre en place cet accompagnement de manière pérenne », commente l’adjoint au maire en charge du numérique Paul Meyer (La Coopérative).
Le financement des illuminations
Autre sujet, cette fois-ci récurrent, la subvention pour les illuminations de Noël des commerçants par les Vitrines de Strasbourg (point 24). Au début du mandat, nos révélations sur la gestion de ces fonds par l’association avait provoqué une commission d’enquête, qui a décidé de ne rien changer à ce système si ce n’est de demander un peu plus de rigueur aux Vitrines. Depuis, la subvention est à nouveau votée sans problème, même par l’opposition. Le sujet avait été débattu en 6 minutes en 2018.
Les discussions passées ont aussi porté sur « l’effet rebond » de cette politique. Késako ? Les économies d’énergie avec le renouvellement des ampoules sert en fait à redéployer la même somme, et donc de consommer et payer tout autant, plutôt que de générer de réelles économies. Mais à l’heure des festivités de Noël et à quelques mois d’élections, qui a envie d’entendre parler de sobriété ? Le budget public pour les illuminations augmente même de 300 000€ à 320 000€ par rapport aux éditions précédentes.
Cette année, la municipalité fait la promesse de mieux répartir l’effort dans les quartiers (Robertsau, Cronenbourg, Koenigshoffen, Montagne-Verte, Neuhof), notamment un effort « particulier et qui ne pourra se répéter chaque année » à Neudorf (20 000€). C’est d’ailleurs sur cet équilibre entre centre-ville touristique et périphérie que la majorité avait été interrogée l’année dernière.
Géothermie et politique en interpellation
En fin de conseil, une seule interpellation est prévue. Thierry Roos questionne la géothermie profonde et ses risques suite aux deux séismes ressentis à Strasbourg mi-novembre. Sur le fond, le maire et son équipe risquent de lui répondre que rien n’est établi. Mais cette question est une bonne manière pour l’élu robertsauvien de rappeler qu’il s’est battu contre le projet de puits au Port-aux-Pétroles, une position partagée à l’époque par un certain… Alain Fontanel. De là à faire liste commune en mars ?
À suivre en direct à partir de 15h.
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