Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Une nouvelle école à Kœnigshoffen, mais il en faudra d’autres…

Le conseil municipal de lundi 19 mars va décider de la construction d’une nouvelle école à Kœnigshoffen, symbole du besoin grandissant de classes à l’ouest de Strasbourg. La Ville va aussi brader des terrains pour que le Parlement européen s’agrandisse. L’opposition sortira-t-elle de sa léthargie patente pour réveiller les débats ? À suivre à partir de 15h, en direct et avec nos commentaires.

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Après avoir fait preuve d’une apathie sans précédent en février (à peine une heure sur les délibérations), l’opposition parviendra-t-elle à réveiller le conseil municipal de Strasbourg de lundi 19 mars ? Elle pourrait à nouveau se faire discrète, d’autant que l’ordre du jour se concentre à nouveau sur des sujets plutôt techniques et peu stratégiques.

L’une des sommes les plus importantes concerne la création d’une nouvelle école rue Jean Mentelin dans le parc naturel urbain de Kœnigshoffen, à l’ouest. Ce groupe scolaire de 3 470 m² compterait 8 salles de maternelles et 10 d’élémentaires, avec des locaux communs. Les travaux sont prévus entre 2020 et 2022 pour un coût total de 16 millions d’euros.

Besoin de 100 classes en 4 ans

Cette construction est une réponse à la forte pression sur les écoles. Entre le dédoublement des CP et CE1 dans les quartiers dits Rep et Rep+ (ex-Zep) et l’augmentation de la population suite à la densification de la métropole, environ 100 classes sont nécessaires à Strasbourg d’ici 2021.

À cette nécessité démographique, s’ajoute un choix politique de faire de plus petites écoles, explique l’adjointe au maire à l’Éducation, Françoise Buffet (divers gauche) :

« Les écoles de 25-30 classes ne sont pas idéales. Elles peuvent concentrer près de 1 000 élèves, ce qui rend difficile le lien social alors qu’un enfant peut y passer près de 10 ans, de la maternelle au CM2. Une école comme le Stoskopf compte 33 classes aujourd’hui, il y a un besoin de mieux les répartir. »

Après le dédoublement des CP des Rep+ à la rentrée 2017, les élèves bénéficieront du même dispositif en CE1 pour 2018. Si tout se passe comme prévu, ce sera au tour des CP des classes en Rep en 2019 et enfin les CE1 de Rep en 2020.

Une difficulté mais une bonne réforme

Sur ce point, le maire Roland Ries (PS mais plus trop) convient que ce dédoublement « pose une difficulté » pour sa municipalité, qui doit trouver des locaux. Mais cet ancien enseignant juge la mesure positive pour l’éducation des enfants.

Parmi les futures constructions d’écoles à Strasbourg, on compte celle du quartier Danube, trois dans les Deux-Rives, une à la Meinau près du stade et des agrandissements multiples (ou des classes de Rep et Rep+ séparées en deux).

Hasard du calendrier, au même moment et non loin du centre administratif, une manifestation de parents d’élèves se tiendra rue du Jura à l’Esplanade. Ces derniers veulent « exiger du rectorat qu’il réponde aux absences non-remplacées ». En effet, au-delà des constructions, se pose la question du nombre d’enseignants pour y assurer des cours.

Strasbourg a besoin de 100 classes en 4 ans. (Photo Cécile Mootz / Rue89 Strasbourg / cc)

Des terrains bradés pour 1 euro au Parlement

Également à l’ordre du jour, la municipalité va brader des espaces publics pour faciliter le vaste projet de sécurisation du Parlement européen (dont Rue89 Strasbourg vous avait déjà parlé en octobre). Il s’agit d’emprises place des Glycines et sur le parvis (rue Lucien Fèbvre).

Ces terrains sont estimés à 435 000 euros par les Domaines de France mais la Ville de Strasbourg souhaite les vendre à l’euro symbolique, fidèle à sa ligne de conduite qui consiste à exiger le moins possible de l’institution européenne, ce qui se prononce « participer au rayonnement des institutions européennes et au maintien des institutions européennes sur le territoire » en langage politique.

C’est aussi ce projet de sécurisation qui va conduire à la fermeture, a minima lors des sessions parlementaires, des berges prisées des cyclistes et piétons.

Des achats plus éthiques ?

Si l’opposition est inspirée, elle pourrait s’engouffrer dans le futur « schéma des achats socialement et écologiquement responsables » (SPASER). Une occasion de questionner en quoi cette obligation change des règles actuelles.

Lorsqu’il a fallu sélectionner une société pour déléguer la question des amendes de stationnement (les nouveaux FPS), sujet de prédilection de l’opposition, c’est la société avec les charges sociales les moins élevées qui a remporté le jury, comme l’ont révélé les DNA.

Le mois de février a été suivi par des démissions en cascade. Un point d’étape est justement prévu dans la semaine. Certes la question est un peu différente, puisqu’il s’agit d’une délégation, et non d’un achat. Mais le principe est semblable.

Interpellation sur l’Esplanade

Autre délibération, symbolique mais novatrice, confier au laboratoire InSitu Lab du lycée du Corbusier l’aménagement des panneaux et itinéraires dans le futur parc naturel urbain nord (Robertsau-Wacken et Conseil des XV). Il s’agit d’une expérimentation que la mairie pourra suivre ou non. Et d’une subvention éducative de 2 500 euros. « Nous ne nous appuyons pas assez sur nos écoles et universités », estime Roland Ries.

Une dernière interpellation concernera le quartier de l’Esplanade à ne pas « laisser tomber ». L’élu d’opposition Bornia Tarall propose de réunir les forces vives du quartier, se faisant l’écho de faits divers, trafics et délabrement partiel.

À suivre en direct dans la vidéo en tête de cet article à partir de 15h.

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