Après un mois de janvier marqué par plusieurs candidatures pour les élections de 2020, l’actualité du conseil municipal strasbourgeois a bien ralenti en février. Seul un retournement aussi spectaculaire que rapide sur la question des rythmes scolaires (à lire ici, là et là) est sorti du lot. La question avait d’ailleurs été soulevée par l’opposition lors de la précédente séance.
Et ce calme hivernal, peut-être dû en partie aux vacances scolaires, se ressentira ce lundi 25 février. Seuls 23 points figurent à l’ordre du jour. Mais les programmes légers sont parfois l’occasion de s’engouffrer dans les angles morts de la politique locale, des décisions pourtant essentielles, mais qui passent parfois sous les radars au profit des gros dossiers.
La Santé n’a pas de prix mais a un coût
La principale délibération concerne le Contrat local de Santé (CLS, 2015-2020). La Santé est une compétence de l’État et non des Villes. Mais depuis la période allemande de Strasbourg, la municipalité a toujours développé des politiques médicales et hygiénistes pour ses habitants. Ainsi, un avenant au CLS est signé par désormais 16 institutions puisque la Région Grand Est s’y ajoute.
Parmi les nouveautés pour les deux dernières années, quelques places d’hébergement à la salle de consommation de drogue à l’hôpital (ou « salle de shoot »), la poursuite des maisons de Santé à la Cité de l’Ill (et des projets au Port-du-Rhin et à ), le déploiement d’équipes de prévention contre le tabac (1 coordinateur et un chef de projets autour d’étudiants en santé), le renforcement des équipes du Sport sur Ordonnance et de lutte contre l’obésité ou encore des recherches sur les perturbateurs endocriniens.
L’Eurométropole, qui votera aussi l’avenant lors de sa séance de vendredi, va participer en essayant de permettre aux 33 communes de mieux partager leurs bonnes pratiques. La collectivité se retrouve interpellée sur la qualité de l’air, de l’eau ou par le peu de matériaux recyclés à Strasbourg et aux alentours.
Le problème, c’est que toutes les nouvelles dépenses de fonctionnement des mairies sont scrutées par le gouvernement. Elles ne doivent pas augmenter de plus de 1,2% par an, sous peine de sanctions financières. Un paradoxe qui agace l’adjoint au maire en charge de la Santé, Alexandre Feltz (non-inscrit) :
« L’État via l’Agence régionale de Santé (ARS) nous subventionne pour aller plus loin dans nos actions de Santé et l’État « financier » (via la Préfecture ndlr) nous demande de ne surtout pas augmenter nos dépenses. »
Des associations d’élus et de maires ont demandé au gouvernement que certaines politiques volontaristes, comme celles de Santé, soient exclues du calcul des 1,2%. Un appel auquel le maire Roland Ries souscrit. Les négociations auront lieu en avril.
Les PNU en discussion
Une autre délibération importante concerne les « Parcs naturels urbains » (PNU). L’idée des PNU est de répliquer le modèle des parcs naturels régionaux (comme ceux des Vosges du nord ou du Ballon des Vosges) où l’on concilie l’activité économique, humaine et la préservation de la nature. Après celui à l’ouest appelé « Ill-Bruche », dont la suite du développement vise à l’étendre vers la gare, notamment en passant par l’Elsau, celui de « l’Ill Rhin » sera créé. Ce deuxième PNU englobe les quartiers du conseil des XV, de l’Orangerie et jusqu’à la forêt de la Robertsau.
Les deux PNU
Symptôme du calme apparent de ce mois de février, l’opposition – pourtant en pré-campagne – n’a pas déposé d’interpellation. La fin de séance sera marquée par une motion pour « réaffirmer les valeurs de la République » et, comme le propose l’association des maires de France, de planter un arbre pour s’opposer aux discriminations, et notamment à l’antisémitisme. Vue la recrudescence des actes, pas sûr que cela soit suffisant.
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