Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au conseil municipal, sport, Archipel, tram, stationnement et contrat aidés pour la nouvelle majorité composite

Un conseil municipal fleuve va délibérer sur de nombreux dossiers ce lundi 25 septembre. Pour la première fois, les élus siégeront dans les nouveaux groupes de la majorité, passée de deux à quatre clans cet été. À suivre en direct et avec nos commentaires.

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Le mois d’août strasbourgeois a été marqué par l’écroulement d’un phare en carton sur la presqu’île Malraux. Peut-être Roland Ries a-t-il vu dans l’œuvre d’Olivier Grossetête une allégorie de sa majorité politique, pour conclure le festival des arts dans la rue.

Pour la première fois, le conseil municipal de Strasbourg se présentera dans sa nouvelle formation. Les alliés du Parti socialiste et d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) ont enfanté « Strasbourg en Marche » et « La Coopérative sociale écologique et citoyenne » durant l’été. La majorité a donc éclaté en quatre groupes, qui ont pourtant officiellement tous le même objectif : poursuivre le programme présenté par Roland Ries en mars 2014.

Mais au-delà de ces bonnes intentions, se joue aussi le positionnement dans le but de lui succéder en 2020 (ou 2021). Le maire, toujours au PS, s’est retiré de tout groupe pour n’en favoriser aucun. Un choix imité par l’adjointe au maire Françoise Buffet, qui n’était pas membre du Parti socialiste.

La dislocation de la majorité strasbourgeoise
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Focaliser l’attention sur la majorité

Cette fragmentation risque d’avoir pour conséquence de focaliser l’attention sur les divergences, parfois de simple forme, de la majorité et plus tellement sur les critiques plus sévères en provenance de l’opposition de droite.

Le temps où les premières sorties des deux élus Front national étaient scrutées semble bien loin. Ses deux représentants ne viennent pas à toutes les séances et le parti se scinde en deux.

Philippe Bies adjoint, un vote « test »

Dernière conséquence des élections législatives, Roland Ries souhaite faire élire Philippe Bies (PS) comme adjoint de quartier du Neudorf, après sa défaite aux élections législatives. Depuis 2012, il n’était « que » conseiller municipal délégué au logement en raison de la loi sur le cumul des mandats qu’il s’était auto-appliqué en avance. Pernelle Richardot quitte ses attributions de secteur, mais garde celles au stationnement et à l’éclairage public.

Ce vote se tient à bulletin secret et présentera un premier test pour la majorité. Philippe Bies aura-t-il toutes les voix de la majorité ? En décembre, des abstentions suspectes avaient propulsé Éric Senet, membre de l’opposition, à l’Eurométropole, alors que mathématiquement la majorité pouvait faire 3 sur 3 si aucune voix ne manquait à l’appel.

Pour ne pas une nouvelle fois augmenter le poste de dépenses des rémunérations (et couper court aux attaques de tripatouillages aux frais du contribuable), il est proposé à tous les adjoints de diminuer leur rémunération d’environ 50€/mois. Le conseil municipal devra aussi voter les moyens alloués aux groupes pour leurs collaborateurs et frais. L’enveloppe de l’opposition est maintenue (117 487€/an sur un total de 309 183 euros), tandis que la majorité se partage en quatre le reste des fonds (et des bureaux), prévus par la loi.

Quartier Archipel et sport

Pour revenir aux dossiers de fond, la poursuite des chantiers au quartier d’affaires Archipel (voir tous nos articles) amènera inévitablement des débats. L’opposition va notamment questionner la majorité sur le devenir du Parc des Expositions au Wacken, souhaité mais reporté par la majorité. Le président de l’Eurométropole Robert Herrmann (PS) a déclaré vendredi que le dossier « avance bien », mais n’est pas encore ficelé. « La taille des bâtiments, leur nombre, le calendrier, les aménagements, le budget et le montage juridique seront donnés avant la fin de l’année, » assure-t-il.

Au niveau municipal, le choix d’un hôtelier à la place de l’actuel théâtre du Maillon et le lancement de la deuxième phase, en lieu et place de l’actuel parc des exposition seront soumis au vote. La municipalité a indiqué être déjà en pourparlers étroits avec le Crédit mutuel et la Caisse d’Épargne. Depuis cette annonce en début de la semaine, une autre nouvelle est intervenue : le club de basket de la SIG a choisi son sponsor pour agrandir et aménager sa salle en Arena. Le nom serait dévoilé dans quelques semaines.

Les deux hotels seront en lieu et place de l’actuel hall rose du théâtre du Maillon. (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Toujours au sujet du sport, le mois de septembre marque l’attribution de subventions aux deux clubs professionnels de haut niveau, la Sig Strasbourg et le Racing club de Strasbourg, sous forme de convention et d’achat de publicité. Pour les basketteurs, la somme totale est de 800 000 euros (contre 1,097 million en 2016) et pour les footballeurs, qui ont retrouvé la première division, de 1,121 million d’euros  (contre 690 000 euros en Ligue 2 l’année précédente). L’Eurométropole délibérera en fin de semaine sur des montants un peu plus élevés, mais elle perçoit un loyer de ces deux clubs pour l’utilisation du stade de la Meinau et du Rhénus Sport.

Tram et stationnement

Autre gros dossier, celui du tram vers Kœnigshoffen (voir tous nos articles). L’extension de 1,7 kilomètre jusqu’à l’entrée du quartier fait consensus, mais pas le choix de supprimer la ligne F vers l’Elsau pour la détourner rue du Faubourg national. Les élus doivent simplement donner un avis favorable pour enclencher la suite du processus.

Le Collectif pour le tram à Kœnigshoffen espère que les travaux commencent côté ouest, partie que tout le monde soutient, avant de demander une modification des derniers mètres via les boulevards vers la gare pour éviter les recours. Les enquêteurs publics avaient assorti leur avis favorable d’une réserve, à savoir de poursuivre cette extension « au plus tôt », sans préciser de date. Il est proposé de voter une prolongation vers le quartier des Poteries via l’avenue François Mitterrand est pour… 2025.

Il sera aussi question de stationnement. En cas de dépassement de l’heure autorisée dans les zones payantes, il ne s’agira plus d’une amende pénale, mais d’un « forfait » à s’acquitter (voir tous les détails ici), géré et récupéré par les villes. Son montant est de 17€, comme les amendes actuelles, mais il passe à 35€ au-delà de 72h, contre 33€ au bout d’un mois pour les amendes. L’entreprise choisie, pour une durée de 7 ans, pour collecter cet argent ne sera connue que ce lundi en conseil municipal. Jusqu’ici, c’est la société semi-publique Parcus qui s’en occupait. Ces changements entreront en vigueur le 1er janvier 2018. L’argent récolté servira à financer les transports en commun.

Interpellations multiples et motion

En fin de conseil, l’opposition sort la sulfateuse avec cinq interpellations. Elles concernent, l’avenir de l’opéra du Rhin, les violences au quartier de Hautepierre, le commerce en centre-ville, les projets d’urbanisme et enfin les contrats aidés. À ce sujet Europe Écologie Les Verts dégaine aussi une motion pour contester le choix du gouvernement de supprimer des emplois aidées. Le but est de voir comment « Strasbourg en Marche » et le maire se positionnent. Si bien que les débats pourraient s’étendre au-delà de 21h.


#Conseil municipal

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