En dépit du nombre réduit de conseils municipaux, sept pour l’année 2022, la séance du conseil municipal du lundi 16 mai présente un ordre du jour inhabituellement maigre, avec 38 points, dont une grande partie relève des affaires courantes.
Les aménagements autour du stade en débat
Le principal sujet (point 2) concernera la rénovation du stade de la Meinau, de ses abords ainsi que de son centre de formation et d’entrainement. La délibération fait suite à une évaluation du projet par la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAE) sur laquelle la Ville de Strasbourg doit donner un avis.
Malgré une recommandation de la MRAE pour économiser de l’espace, la Ville ne souhaite pas qu’un parking à étages soit construit avenue de Colmar, face au stade. La collectivité estime que le silo attire les automobiles et suscite des embouteillages très près du stade tout en restant vide en dehors des matchs à domicile du Racing club de Strasbourg Alsace. La majorité écologiste veut donc privilégier les accès en train et tramway. Pour absorber les spectateurs supplémentaires, elle compte aménager un espace rue de la Fédération pour pouvoir stocker jusqu’à six trams en simultané et accroitre le stationnement vélo. Un parking en surface de 258 places sera néanmoins aménagé à l’arrière du stade et réservé aux personnalités les soirs de match.
Pour le reste, la Ville propose de donner suite à cinq des six autres recommandations de la MRAE, à savoir préciser les questions de pollution de l’air, des sols, des émissions des gaz à effets de serre, l’inventaire des arbres, etc. avant de soumettre le dossier à l’enquête publique, qui devrait se tenir entre mai et juillet.
En revanche, la Ville ne prévoit pas de donner suite à la « recherche de solutions significatives » contre le bruit de la nouvelle tribune surélevée, qui pourrait impacter l’Ehpad Sainte-Croix à Neudorf, de l’autre côté.
Les oppositions sont favorables à cette rénovation engagée lors du mandat précédent. Sans s’opposer frontalement, elles devraient avoir envie de s’exprimer sur la conduite de ce chantier, le plus conséquent du mandat. C’est l’Eurométropole qui instruira la suite du dossier.
Myriade d’interpellations
Mais quand les ordres du jour sont faiblards, l’opposition s’occupe de le remplir en mettant d’autres sujets à l’agenda. Ce sera donc un record avec dix interpellations en fin de séance. Pour la première fois, Alain Fontanel, tout juste investit candidat « Renaissance » aux élections législatives, s’en saisit. L’ancien premier adjoint demande de remettre en question le futur plan de circulation de l’Elsau, un quartier de la circonscription qu’il brigue. Il s’essaye aussi pour la première fois aux résolutions, des votes qui engagent la municipalité. Il propose qu’un service minimum soit instauré les jours de grève à la cantine. Elles ont fermé à six reprises depuis la rentrée 2021, lors de mouvements nationaux.
Lors des interpellations, Jean-Philippe Vetter (LR) soulèvera aussi l’avenir du bureau de poste de la Cathédrale, pour laquelle la Ville tente des négociations pour faire changer d’avis La Poste. Deux interpellations du groupe LREM / Modem font aussi écho au « baromètre social ». Dans cet audit interne 59% des agents ont répondu « pas du tout » ou « plutôt non », lorsqu’on leur demande si « ils ont le sentiment que le fonctionnement interne de la Ville et de l’Eurométropole s’améliore » depuis un an.
Transparence sur les cabinets de conseils ?
La socialiste Catherine Trautmann tente aussi de faire adopter une résolution à l’assemblée. Début avril, elle avait rebondi sur la polémique des recours ministériels aux cabinets de de conseil. Elle soumet au vote une résolution pour que le conseil municipal s’engage à publier chaque année les prestations de ces cabinets privés à laquelle elle a recours.
La proposition est d’autant mieux sentie que les écologistes avaient fait une demande similaire à la Collectivité d’Alsace (CeA) que le président Frédéric Bierry (LR) avait rejeté. Les écologistes seront-ils plus exemplaires et transparents en la matière ou feront-ils valoir le « droit d’amendement » pour dénaturer le sens du texte qui leur est soumis ?
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