Un gros dossier revient sur les bancs du conseil municipal strasbourgeois. Celui de la clinique Rhéna, fusion des trois établissements confessionnels Adassa, Sainte-Odile et les Diaconnesses. Elle va ouvrir ce lundi 27 février dans le quartier du Port-du-Rhin, au bout de l’axe des Deux-Rives.
Fin du bail à prix bradé
Ce projet de clinique privée a fait des remous dans le monde politique et des médecins. En plus des subventions de l’État (23 millions d’euros sur un budget d’investissement de 100 millions d’euros), la municipalité avait consenti une garantie d’emprunt et à laisser ses terrains à prix bradés, via un bail emphytéotique (c’est-à-dire long et assorti d’un loyer symbolique) de 99 ans. Un choix sur lequel certaines voix s’étaient élevées, y compris au sein de la majorité municipale.
Signé en octobre 2014, le bail ne va finalement durer que deux ans et demi. Un revirement justifié par la crainte d’un « déséquilibre dans l’offre de soin » selon l’adjoint au maire à la Santé, le docteur Alexandre Feltz (non encarté, apparenté PS), qui s’est toujours exprimé contre le projet. Leur vente va permettre d’engranger 16 millions d’euros dans les caisses de l’Eurométropole, propriétaire des terrains.
Une extension Rhéna 2 déjà prévue
Malgré ces facilités multiples, justifiées par la municipalité d’implanter la clinique dans le nouveau grand quartier de Strasbourg, aucune garantie n’existe, à part un engagement verbal, sur le degré de dépassement d’honoraires des praticiens.
Cette vente concerne aussi le terrain sur lequel la clinique envisage Rhéna 2, une extension de 8 000 m² aux 30 000 m² déjà existant. Un nouveau sujet d’attention car cette extension vise à débaucher les cardiologues de la clinique de l’Orangerie, mais les surfaces ne sont pas comparables : 1 500 mètres-carrés allée de la Robertsau, contre 8 000 au Port-du-Rhin, ce qui fait que d’autres projets encore inconnus sont suspectés.
Un « point à surveiller » pour le maire Roland Ries (PS) et son adjoint, même si cette fois il n’y a pas d’aide publique et que le permis de construire est signé. Toujours selon Roland Ries, le directeur de la clinique, Guillaume Lohr, s’est engagé auprès de lui à ne pas débaucher de praticiens de l’hôpital civil.
Les jeunes s’adressent au maire
Avant cela, le conseil débutera par une interpellation jugée « offensive » par le maire. Exercice insolite, elle viendra de la part du Conseil des jeunes de Strasbourg. Un exercice qui changera peut-être des codes politiques habituels.
Les autres points de l’ordre du jour, assez léger, concernent notamment les efforts de la Ville et ses sociétés satellites pour réduire sa pollution, notamment à travers l’éclairage public, la création d’espaces verts, le développement de circuits courts ou la réhabilitation thermique de bâtiments. On appelle ça la « stratégie air-énergie-climat. »
Interpellations à tire-larigot
Le conseil municipal sera conclu par une série d’interpellations sur divers sujets. Deux seront assez insolites, puisque les écologistes, membres de la majorité, ont choisi de questionner le maire. Ils aimeraient qu’il tienne son engagement de 2008 sur la fin des cirques avec des animaux à Strasbourg, comme à Illkirch-Graffenstaden.
Le maire lui-même va par ailleurs proposer une motion de soutien à l’antenne locale de la radio FIP, menacée de disparaître à la rentrée. Radio France prévoit de fermer les rédactions locales pour gérer toute la programmation à Paris. Un « nouvel avatar du centralisme » qui n’est pas du goût de Roland Ries.
À suivre en direct à partir de 15h.
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