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Au conseil municipal, la municipalité défend son avant-dernier budget

Le budget de Strasbourg sera au cœur du prochain conseil municipal, lundi 17 mars. Il sera marqué par un contexte de restrictions budgétaires.

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À mesure que les prochaines élections municipales se profilent, les ordres du jour s’amincissent. Organisé un an avant le scrutin, ce conseil municipal du 17 mars ne déroge pas à la règle et sera principalement marqué par le vote du budget pour l’année 2025, qui se tiendra en tout début de séance.

Durant le reste du conseil, les élus se pencheront également sur une éventuelle hausse des tarifs du Cosmos, ou sur l’efficacité du dispositif « Ordonnance verte », garantissant un panier de produits bio aux femmes enceintes de l’Eurométropole. L’objectif étant de limiter leur exposition aux perturbateurs endocriniens.

Budget d’investissement

Un mois après le débat d’orientation budgétaire, les conseillers strasbourgeois reviennent donc dans l’hémicycle pour scruter le budget. Par rapport à l’année précédente, le budget 2025 est en berne : il passe de 684 millions d’euros (M€) en 2024 à 668 M€ en 2025.

Une baisse s’observe dans la section « investissement », relative par exemple aux aménagements ou aux constructions, passant de 226 M€ en 2024 à 204 M€ en 2025. Dans le détail le budget opérationnel, à 142,3 millions, reste le budget opérationnel le plus élevé depuis plus de dix ans ; la baisse globale de la section s’explique à l’inverse par une diminution des dépenses de régularisations comptables, ces dernières variant beaucoup d’une année à l’autre suivant les chantiers lancés.

Pour la partie « fonctionnement », touchant aux frais généraux, aux salaires du personnel ou encore au remboursement des emprunts, le montant évolue de 458 M€ à 464 M€ d’une année à l’autre.

Dans le volet des recettes, le rapport exposant le budget souligne la baisse d’un million d’euros de la dotation générale de fonctionnement, l’argent de l’État, passant de 94,8 M€ à 93,7 M€ en 2025. Un moindre mal, puisque le gouvernement de Michel Barnier avait lancé l’idée d’une baisse de neuf millions d’euros. Le produit des impôts et des taxes locales est en revanche en hausse, passant de 303 M€ à 309 M€. Cette augmentation s’explique essentiellement par la revalorisation nationale des valeurs locatives de +1,7%, qui provoque une augmentation mécanique du montant de la taxe foncière.

Défense de l’emprunt

L’endettement de la Ville de Strasbourg, sujet fétiche de la droite locale, est également accru : la dette progresse de 45 millions d’euros depuis le 1er janvier 2024, pour atteindre 377 M€ en 2025. En une année, la dette par habitant progresse ainsi de 1 129€ à 1 281€.

Depuis le début du mandat de Jeanne Barseghian (Les Écologistes), la majorité écologiste a soutenu avec constance le recours à l’emprunt au nom de l’urgence climatique. Pour objectiver cela, la Ville utilise une grille d’analyse de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) évaluant l’impact des dépenses d’investissements sur le climat.

Depuis le début du mandat, le premier adjoint Syamak Agha Babaei dénonce le « fétichisme de la dette ».

Pour les 142 M€ d’investissements opérationnels pris en compte, 63% des dépenses sont considérés comme neutres, alors que 21% du total des investissements sont considérés comme très favorables : il s’agit principalement de la rénovation énergétique du patrimoine municipal ou encore le remplacement des ampoules de l’éclairage public par des LED.

Reste encore 6% de dépenses d’investissements favorables sous condition, liées notamment aux opérations de végétalisation et de déminéralisation des cours d’écoles. Enfin, 3,2% des investissements sont considérés comme négatifs pour le climat, comme la construction de terrains de foot synthétiques.


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