Le conseil de l’Eurométropole va aborder des sujets très techniques, mais importants. Les 100 élus de Strasbourg et des 32 communes environnantes vont se concentrer sur la gestion des déchets, et de l’eau à l’occasion du vote sur les rapports annuels. Ces documents compilent des centaines des chiffres et permettent à ceux qui s’y intéressent de voir les bons points, mais aussi les marges d’améliorations.
L’eau, moins chère
En ce qui concerne l’eau, transférée des communes vers les intercommunalités en 2015, une donnée ressort : le prix de moyen de l’eau à Strasbourg tend à baisser (2,88 euros contre 3,20 euros par mètre-cube en 2010) et sera harmonisé à 2,86€/m³ en 2020. Pour certains secteurs tel Strasbourg – sud, l’harmonisation se traduira tout de même par une légère hausse (+15 centimes/m³ en 5 ans).
Le sujet des déchets est pour sa part d’autant plus crucial que la collectivité n’a plus d’incinérateur pour cause d’amiante, ce qui entraîne environ 200 millions d’euros de surcoût entre les travaux, les détournements ou l’indemnisation du délégataire Séché Environnement. En clair, tout ce qui peut ne pas être jeté est une économie.
Cap sur les énergies renouvelables
Le gros dossier viendra ensuite, avec l’objectif d’atteindre 100% d’énergies renouvelables dans la métropole strasbourgeoise (contre 14% en 2014) en 2050. Comme l’accord sur le climat (COP 21) il s’agit d’un objectif fixé arbitrairement, qui n’a pas de valeur juridique en soi.
Le vote de vendredi vise à préparer un « schéma directeur des énergies » qui comprendra une assistance à maîtrise d’ouvrage. Sur les 150 000 euros prévus, l’Eurométropole ne déboursera que 27 500 euros, le reste des financements étant prévus par la Caisse des Dépôts et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Grands et moins grands projets
Pour réaliser cet ambitieux objectif, il y a quelques projets spectaculaires comme le déploiement de panneaux photovoltaïques sur les entrepôts de la CTS, trois puits de géothermie (celui de Reichstett a franchi les 2 600 mètres de profondeur sur 4 000 et les travaux pour celui d’Illkirch-Graffenstaden débutent en octobre), les chaufferies à bois du port et du Wacken, la transformation des eaux usées en gaz naturel à la station d’épuration de La Wantzenau, la tour de logements « à énergie positive » Élithis, mais d’autres aussi moins visibles comme des puits de géothermie peu profonds qui alimentent quelques immeubles place de l’Étoile et surtout des constructions plus économes.
Cela veut aussi dire faire preuve de sobriété en divisant par deux la consommation par rapport à celle de 2009, alors que la ville s’agrandit. Selon une étude de l’Ademe, passer à 100% d’énergies renouvelables en 2050 ne représenterait que 2% de surcoût, par rapport à 40%, toujours à l’horizon 2050.
L’énergie, partie émergée de la transition écologique, est un thème que le président Robert Herrmann (PS) porte activement depuis environ deux ans. Sur ce sujet, vu comme une source d’emplois locaux, d’innovation et de rayonnement à l’heure de la compétition entre métropoles, il est en plein accord avec les écologistes, en s’appuyant sur des financements nationaux.
À quand la végétalisation ?
Alain Jund (EELV), vice-président en charge de la transition énergétique estime que des marges de progression existent en créant des espaces verts sur les toits :
« Nous devons être plus pédagogues sur la végétalisation des toitures, sur l’intérêt cette cinquième façade qui apporte une amélioration du paysage, de la biodiversité, de l’absorption d’eau ou de la fraîcheur l’été. Les anciens immeubles ne sont pas assez robustes, mais les nouveaux peuvent le faire. »
Après les 29 points de l’ordre du jour, la majorité sera interpellée sur l’avenir du parc des expositions et le dialogue social à la CTS, qui a amené deux grèves le jour de la rentrée et de la fête de la musique (dernier jour du bac).
Chargement des commentaires…