Après la Ville de Strasbourg, c’est au tour de l’Eurométropole de se pencher sur son budget avec le débat d’orientation. Pour la dernière année « pleine » du mandat, les grandes lignes sont assez similaires à l’année 2018 : pas de hausses des taux d’impôts pour la deuxième année de suite, après des augmentations lors des trois premiers budget. Les hausses des bases suffisent à engendrer de nouvelles recettes et la baisse de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables est pour le moment compensée par le ministère des Finances.
Embellie sur les projets
Deux embellies sont à noter : la dette diminuerait en 2018, tandis que l’investissement repartirait à la hausse. Pour ces deux indicateurs, c’est une première lors du mandat. L’objectif est de maintenir ces tendances en 2019, avec le lancement des projets du Parc des expositions, de l’agrandissement du stade de la Meinau, la suite de la piscine de Hautepierre…
Quant aux dépenses de fonctionnement, elles ne doivent pas augmenter de plus de 1,2% (548,4 millions d’euros en 2017, soit 555 prévus en 2018 et 561,7 en 2019), sous peine de sanctions financières par l’État suite au pacte financier.
Une partie importante des économies passe toujours par le non-remplacement de salariés (-45 postes par rapport 6 980 à la Ville et l’Eurométropole en 2018, soit 331 millions d’euros de dépenses projetés en 2019), amorcé fin 2014. Ce poste de dépense quasi-stable depuis 2014 a fait l’objet de davantage d’interventions que d’habitude, de la majorité comme de l’opposition, lundi en conseil municipal. Chacun aura donc l’occasion de se positionner par rapport aux choix du gouvernement et des décisions locales. Le vote solennel sur le budget des 100 élus, où l’on compte vraiment les points dans la coalition, aura lieu en décembre.
Il sera notamment intéressant de voir comment se comportent les 9 élus écologistes, qui ont quitté les fonctions dirigeantes de la coalition. À ce propos, l’assemblée n’élira pas de 20ème vice-président pour remplacer Alain Jund. Le président Robert Herrmann (PS) a redistribué les anciennes fonctions des écologistes au sein de son équipe.
Retards à Sénerval
Il sera aussi question de l’usine d’incinération du Rohrschollen gérée par l’entreprise Sénerval (voir tous nos articles sur cette crise). Alors que la fermeture pour cause de désamiantage total devait durer 2 ans et demi, la collectivité anticipe un retard de plusieurs mois supplémentaires. Elle espère une reprise du premier four fin avril 2019, mi-mai pour le deuxième et fin juin pour le dernier.
Entre les travaux supplémentaires, les indemnisations à la société du groupe Séché qui devait revendre de la chaleur issue des brûlages et les détournements de déchets, la facture totale approche les 200 millions d’euros comme l’anticipait Rue89 Strasbourg dès 2016. Pour l’ancienne maire et opposante Fabienne Keller (Agir), le vote de ce 9ème avenant au contrat signé de 2010 pour 20 ans est le moment d’avoir un débat de fond sur le sujet. Il en a peu été question dans l’hémicycle depuis plus d’un an. La (sur?)capacité éventuelle de cet incinérateur reconstruit quasiment à l’identique (seule une ligne de secours a été supprimée) devrait être redébattue « autour de 2025 » a plusieurs fois répondu de son côté la vice-présidente en charge des déchets, Françoise Bey (PS). Il restera alors 5 ans de contrat.
On garde la même équipe au Zénith
Enfin, les élus des 33 communes vont étudier l’avenir a salle de spectacle du Zénith à Eckbolsheim et ses 65 spectacles par an en moyenne. La collectivité reconfie la gestion de cet espace à la société Vega, qui a fusionné avec Ellipse et Carilis pour devenir S-pass. L’entreprise était… la seule candidate, malgré la rentabilité de cette salle inaugurée en 2008. Un témoin de la concentration des acteurs dans ce secteur et d’une certaine frilosité pour les grandes tournées.
Les élus font le choix d’une délégation de 10 ans, car ils attendent des investissements à rentabiliser sur le long terme comme l’amélioration des bars, la couverture des files dehors ou l’installation de panneaux électroniques. A priori, il y a moins de risque de catastrophe industrielle que pour la délégation longue de Sénerval, mais la comparaison pourrait être soulevée. Du côté de la puissance publique, les enjeux à moyen terme, sont la prolongation du tram A plus près de l’entrée, les accès et notamment le raccordement à la route de la Voie de liaison intercommunale ouest (VLIO) et l’utilisation de ce grand parking en journée.
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