Pour le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), l’exécutif rouvre son livret de comptes. La séance du vendredi 24 mars sera ainsi marquée par le vote du budget, mais aussi par la présentation de la nouvelle politique tarifaire « au service des voyageurs » de la Compagne des transports strasbourgeois (CTS), en substance, la hausse des prix, déjà largement critiquée par l’opposition.
Cette dernière ne manquera pas d’ouvrir le débat concernant l’extension du tram vers Schiltigheim et les aménagements qui l’accompagneront dans le nord de Strasbourg, notamment sur l’avenue des Vosges.
Forte hausse des frais de fonctionnement
Le 3 février, lors du dernier conseil de l’EMS, le débat d’orientation budgétaire avait déjà occupé une bonne partie des discussions. Cette fois-ci, le nouveau budget pour l’année 2023 sera soumis aux votes. Lors d’une conférence de presse, mercredi 22 mars, la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, présente un budget faisant face au contexte de crise.
« La hausse des taux d’intérêts, du prix des matières premières, du coût de l’énergie et les effets du dérèglement climatique impactent considérablement notre budget. »
Si l’on compare les budgets primitifs 2022 et 2023, le coût de l’énergie passe ainsi de 10 à 27 millions d’euros. « Pour les métropoles, c’est la double peine, on subit deux fois plus les hausses de prix, puisqu’on paye l’électricité pour les bâtiments et les transports », plaide Syamak Agha Babaei, le vice-président chargé des finances.
En tout, le budget de fonctionnement (toutes les dépenses des services de l’EMS) sera passé de 761,9 millions d’euros au budget primitif 2022 à 828 millions d’euros pour celui de l’année 2023. Les dépenses d’investissements – la construction de bâtiments, l’aménagement, les travaux d’infrastructures – baissent de 452 millions d’euros en 2022 à 424 millions d’euros en 2023.
La politique des mobilités, au cœur des débats
Au-delà des questions budgétaires, l’opposition devrait également copieusement attaquer l’Eurométropole sur la hausse significative des prix de la CTS. Dès le 1er juillet 2023, le prix des tickets à l’unité passera en effet de 1,70 euros à 1,90 euros. Pour les carnets de 10 tickets, les tarifs monteront de 9,60 euros à 15,20 euros. Enfin, les abonnements connaîtront aussi une hausse, plus ou moins forte selon les publics concernés. Pour les abonnés ayant entre 26 et 64 ans, le prix passera ainsi de 518 à 560 euros à l’année.
La création d’une nouvelle ligne allant du nord de Strasbourg vers Schiltigheim risque également de faire l’objet de discussions mouvementées. Vivement opposé au projet, le maire de Bischheim Jean-Louis Hoerlé (LR), pourrait réitérer ses critiques sur le tracé du tram, qu’il estime excluant pour les communes limitrophes.
En fin de conseil, une interpellation de Jean-Philippe Vetter remettra également sur la table la question de l’aménagement de l’avenue des Vosges. Très investi sur le sujet – dont il a fait l’un de ses marqueurs politiques – il s’oppose frontalement à la réduction des voies de circulation automobiles, au profit des piétons et des cyclistes.
Moins propice à la polémique, la question du tourisme sera également évoquée durant le conseil. Pia Imbs présentera le rapport de la chambre régionale des comptes, concernant la gestion de l’Office de tourisme entre 2016 et 2020 (à l’époque géré par la collectivité), dont la gouvernance était particulièrement critiquée.
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