Avec 1,4 milliard d’euros au total en débat, le conseil de l’Eurométropole de ce mercredi 24 mars va clore la saison des budgets à Strasbourg. Deux jours après le vote du budget à la Ville de Strasbourg, la coalition de Pia Imbs (sans étiquette) présente un point commun : des investissements plus importants qu’au mandat précédent avec 270 millions d’euros. « Un effet choc sur l’économie et un rattrapage de l’année précédente », relève Syamak Agha Babaei, vice-président en charge des Finances, qui pointe que « 80% des investissements vont vers les entreprises locales ».
Forts investissements
Ensuite, ces dépenses en travaux vont diminuer pour atteindre « 250 millions d’euros en moyenne sur le mandat ». Ce qui reste soutenu. Selon un calcul de l’élu strasbourgeois, le total agrégé des investissements de la Ville de Strasbourg, l’Eurométropole et ses sociétés publiques (CTS, R-GDS, SPL Deux-Rives, etc.) atteindra « 3,3 milliards d’euros » en six ans.
Le Parc des expositions avec 47,5 millions d’euros, engagé lors du mandat précédent, représente de loin la principale dépense. On retrouve ensuite 28 millions d’euros pour le logement social ou 20 millions d’euros pour les pistes cyclables. D’autres postes concernent les premiers crédits pour les trois extensions de tramway (7,4 millions), les travaux du stade de la Meinau (6 millions), des chantiers qui vont jalonner les années à venir…
Pour 2021, la dette diminuera même de quelques millions après une année où beaucoup de chantiers ont été mis en pause pendant la pandémie. Avec ce rythme d’investissements intense, elle ré-augmentera les années suivantes. Alors que ces emprunts sont parfois sources d’inquiétudes, la majorité rappelle que l’Eurométropole est la sixième métropole la moins endettée de France parmi les 24 plus grandes villes.
Nouvelles dépenses
Le fonctionnement est en revanche très stable. Les dépenses totales baissent de 719 à 716 millions d’euros, même si les dépenses « réelles » passent en fait de 630 millions à 645 millions d’euros (+2,5%). La collectivité rogne dans son épargne (de 89 à 70 millions d’euros), son « bas de laine » qui vient abonder ses nombreux investissements.
Les dépenses nouvelles ne manquent pas en ce début de mandat, comme la gratuité des transports pour les moins de 18 ans (2,2 millions d’euros), le transport à la demande en seconde couronne (1 million d’euros), l’aide aux particuliers en cas de changement de véhicules avec la future Zone à faible émission (1 million d’euros), des aides aux entreprises (2 millions d’euros), aux communes (1 million), aux étudiants (1 million). Pour la part Eurométropole, les taux d’impôts locaux ne changent pas.
Relance de l’Arena
L’autre gros dossier est la relance de l’Arena des basketteurs de la SIG dans le quartier Archipel (voir tous nos articles). C’est un projet lancé dès 2015, qui a connu de nombreux rebonds, et n’a finalement toujours pas démarré. C’est aussi un sujet dont les écologistes ont critiqué les financements publics qui ont plusieurs fois augmenté (de 0 à 17,1 millions d’euros, dont 7,8 pour l’Eurométropole) en cours de route.
Le principal intérêt de la délibération est de dire que la majorité à l’Eurométrople ne laisse pas tomber ce chantier. Pour le reste, beaucoup de précisions doivent encore être apportées. L’Eurométropole va créer un « comité de suivi », qui rédigera « un cahier des charges » avant de débloquer des fonds, y compris une première avance de 700 000 euros promise fin 2019 et retoquée lors d’un contrôle de légalité.
Vice-président en charge des Sports, Vincent Debès donne ses attentes :
« Je ne veux pas dire qu’on va encadrer, mais on va apporter de la lisibilité à ce projet qui posait problème. Il faudra qu’il réponde à des besoins, puisse accueillir des événements sportifs et culturels sans faire concurrence aux structures existantes. Avec la piscine du Wacken, le club de canoë-kayak, le club de tennis, les terrains de sport et maintenant les espaces à Archipel 2, il y a des opportunités pour développer le sport à cet endroit de la ville. »
La majorité espère « un pourtour » à la fin de l’année 2021 et un nouveau Rhénus, peut-être, pour 2024. D’ici là, la présidente Pia Imbs, veut savoir si « les garanties du pool bancaire sont toujours d’actualité, le naming avec le Crédit mutuel aussi (la banque a renoncé à déménager son siège à côté et disait vouloir « accompagner le développement d’un quartier » avec l’Arena ndlr) » et souhaite « que les études financières soient actualisées » suite à la crise du Covid-19.
Enfin, la formation d’une « Agence pour le Climat » se poursuit. Elle aura vocation à accompagner et intensifier les projets de réduction des gaz à effet de serre (bâtiments, entreprises, déplacements, etc). Dans cette association, l’Eurométropole et les communes auront 40% des droits de vote, aux côtés d’associations, d’institutions publiques et représentants du monde économique (20% chacun). Pour l’instant, seule l’Eurométropole amorce le financement avec 580 000 euros. L’agence démarrera avec 4 à 6 postes, tandis que l’assemblée générale constitutive est prévue pour le mois d’avril. Après un démarrage au sein du bâtiment place de l’Étoile cette association devrait bénéficier de ses propres locaux.
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