Après le vote du budget en mars (59 voix « pour » ; 31 « contre » et 6 abstentions), le conseil de l’Eurométropole du vendredi 20 mai présente un ordre du jour avec peu de dossiers politiques, à l’instar du conseil municipal de Strasbourg lundi.
Ribambelle d’aides à l’économie
Parmi les 7 principaux points mis à l’ordre du jour en début de séance par la majorité, on retrouve de nombreuses aides à l’économie et à l’enseignement supérieur. Peut-être une réponse aux intenses critiques de représentants d’entreprises et de l’opposition contre la nette hausse de la taxe foncière votée en mars.
La plupart de ces aides s’inscrivent dans des dispositifs déjà amorcés lors du mandat précédent ou relativement consensuels. On retrouve ainsi des subventions :
- À l’enseignement supérieur à hauteur de 29,3 millions d’euros jusqu’en 2027 dans le cadre du Contrat Plan État Région (CPER), notamment en aide aux opérations immobilières, ainsi que 426 623 euros en 2022 en soutien à 5 projets scientifiques, comme l’institut de l’espace ou des recherches autour des séismes près du puits de géothermie de Vendenheim ;
- À des « projets d’économie verte en entreprises » pour 52 100 euros répartis entre 6 sociétés, par exemple dans la méthanisation, l’isolation ou l’énergie solaire ;
- À l’innovation pour 792 500 euros pour 10 structures, comme l’incubateur Semia, le pôle « véhicule du futur », des solutions d’économie circulaire pour l’eau, dans la santé (Alsace Biovalley) ;
- À la « filière image » pour un total de 100 000 euros ;
- À « l’économie créative » à hauteur de 103 000 euros pour 4 organismes, notamment pour un premier salon du design graphique par Fauteuil vapeur, la création d’un Centre européen de l’imprimerie ou l’aide à une association pour fédérer les acteurs du jeu vidéo.
Premier point d’étape sur l’Agence du Climat
Le sujet le plus débattu (point 7) devrait concerner les aides à l’Agence du Climat pour 925 000 euros en 2022. Car du bon fonctionnement de cette structure, fondée en 2021 par l’Eurométropole, dépend la réussite du projet de transition écologique de la coalition de maires et des écologistes. Même si son champ d’activité concerne tout un pan de politiques comme l’énergie, la rénovation des bâtiments ou la végétalisation, ses équipes (13 personnes au 1er mars) sont intensément mobilisées sur les conseils et aides au changement de véhicule ou de moyen de transport dans le cadre de la Zone à faibles émissions (ZFE). Les premières interdictions dans l’Eurométropole, pour les véhicules sans vignette Crit’air et Crit’air 5, débuteront le 1er janvier 2023.
Des premiers points de bilan sont donnés à l’occasion de cette délibération : plus de 1 250 ménages et 66 entreprises ont sollicité l’Agence lors de ses 4 premiers mois de fonctionnement et 658 personnes ont été reçues en rendez-vous. Bien plus que pour les aides à la rénovation (137 informations). L’Agence du Climat prévoit d’avoir environ 20 collaborateurs et d’installer son siège place Brant à Strasbourg.
Les conditions de la mise en place de la ZFE obligatoire dans les grandes métropoles est le sujet de débat le plus saillant à l’Eurométropole depuis le début du mandat. L’opposition devrait donc se saisir du sujet, par exemple pour questionner le rythme du déblocage des aides supplémentaires de l’Eurométropole et le public touché. Fin mars, seules 450 attestations d’aides avaient été délivrées, à comparer aux 14 000 véhicules visés par l’interdiction prochaine.
Une interpellation sur la fin de l’aide contre la précarité menstruelle
L’ordre du jour compte 81 points. En fin de séance, l’opposante Rebecca Breitman (Modem) interpelle sur la fin subite de l’aide à l’achat de protections hygiéniques lavables (voir notre article), dont tous les crédits ont été épuisés dès avril.
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