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Au conseil de l’Eurométropole, des impôts stables, l’intensité des investissements en débat

Au conseil de l’Eurométropole, des impôts stables, l’intensité des investissements en débat

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Après la Ville de Strasbourg lundi, c’est au tour de l’Eurométropole de tenir son débat d’orientation budgétaire (DOB) pour 2021. Et donc de livrer ses premiers choix financiers et politiques pour les années à venir. Jeanne Barseghian (EELV) et les écologistes de Strasbourg doivent cette fois composer dans une coalition avec des maires de différentes sensibilités, les écologistes de Schiltigheim et Ostwald, mais aussi sans étiquette, centristes ou de droite.

La différence notable avec le débat au conseil municipal, est que la fiscalité n’est pas la variable d’ajustement pour l’équipe de Pia Imbs (sans étiquette). Il faut dire que ce n’était tout simplement pas possible, car il aurait fallait que les communes aient augmenté leurs propres impôts. Ce que tous les maires se sont bien gardés de faire en 2020, l’année des élections municipales.

Des investissements élevés, mais à préciser

Les trois scénarios soumis aux élus et élues proposent donc des taux d’impôts locaux stables et un même niveau de recrutement d’effectifs. C’est le niveau d’investissements pour les trois prochaines années qui est en discussion. Le scénario 1 prévoit 220 millions d’euros annuels jusqu’en 2023, le scénario 2 table sur 250 millions et le scénario 3 monte même jusqu’à 270.

Dans les trois cas, c’est un niveau soutenu. À titre de comparaison, les trois dernières années du précédent mandat tablaient sur 189, 211 et 242 millions d’euros (finalement dépensés à 54%, un taux anormalement bas en raison des arrêts temporaires de chantiers liés au confinement). « Nous prévoyons 180 à 300 millions d’euros supplémentaires d’investissements par rapport au mandat précédent », défend Pia Imbs. La maire de Holtzheim met en avant l’amélioration des transports en commun, la « transition écologique » ou les « aides directes aux entreprises ». L’impact financier de la crise sanitaire est estimé à 19 millions pour 2020. Et des dispositifs comme l’aide aux loyers professionnels risquent d’être réitérés en cas de reconfinement.

La nouvelle majorité table sur d’importants investissements pour transformer les 33 communes (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Mieux capter les financements

La nouvelle majorité a en effet prévu de lourdes dépenses, par exemple dans les transports en commun, avec trois importantes extensions du réseau de tram, l’intensification du transport à la demande en première et deuxième couronne, l’utilisation des gares TER pour amorcer un « RER strasbourgeois », de nouvelles pistes cyclables, mais aussi la rénovation urbaine dans huit quartiers, l’isolation thermique de bâtiments et le stade de la Meinau. Selon Syamak Agha Babaei, vice-président en charge des finances, le scénario choisi influera sur « leur vitesse de réalisation » dans les trois prochaines années.

Le scénario choisi aura un impact sur le niveau d’endettement futur, qui sera forcément en hausse. « Nous empruntons à des taux très bas et 97% de la dette est saine » fait valoir Syamak Agha Babaei. La situation dépendra aussi de la manière dont ces lourds investissements s’inscriront dans les différents dispositifs de soutien, comme le Plan de relance du gouvernement. Pour l’instant, l’Eurométropole table sur 17% de « co-financements ». La majorité vient justement de créer un service dédié à la « recherche de financements », notamment européens.

Concernant les emplois, la majorité table sur 100 créations nettes maximum lors du mandat, là où la Ville de Strasbourg ajoutera de son côté 150 postes. Pia Imbs indique vouloir rendre l’Eurométropole « plus territorialisée et plus proche des habitants ».


#budget 2021

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