Une semaine après le fiasco du tram nord, les élus des 33 communes de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) tiennent leur dernier conseil de l’année, mercredi 18 décembre. Comme leurs homologues strasbourgeois une semaine plus tôt, les conseillers pourront examiner le rapport d’activité et de développement durable 2023, qui tire un bilan des actions de l’EMS et établit un état des lieux de la collectivité.
Après ce début de séance, les conseillers voteront sur des délibérations portant sur le régime d’indemnité de la police municipale, un programme favorisant l’accès au soin, et la création d’une société publique locale (SPL) pour les énergies renouvelables.
Promouvoir le photovoltaïque
La délibération vante un outil « flexible, réactif et autonome pour l’investissement », offrant une « performance et une capacité d’innovation renforcée », et des « relations plus souples » avec les collectivités. Un outil qui devrait participer à l’objectif de l’Eurométropole d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Cette société détenue à 100% par l’Eurométropole sera dotée d’un capital d’1,9 million d’euros (60% de la somme allouée par l’EMS, 40% par la Ville de Strasbourg) ; elle pourra s’ouvrir à l’avenir à d’autres communes intéressées. Le premier projet photovoltaïque de la SPL sera l’installation d’une centrale au sol, sur la zone de l’aérodrome de Polygone. À horizon 2030, l’objectif de production de la SPL est fixé à 7,4 gigawattheure (GWh) chaque année.
Indemnité contestée pour la police municipale
Le conseil de l’EMS votera aussi sur l’adoption d’un nouveau régime indemnitaire pour la police municipale. Le vote de cette mesure s’inscrit dans un contexte social tendu : la profession s’est mise en grève au niveau national alors qu’un nouveau régime indemnitaire, négocié avec l’éphémère ministre des Collectivités territoriales Dominique Faure, doit rentrer en vigueur au 1er janvier 2025.
Cette délibération de l’EMS acte le passage pour les 157 agents de la police municipale (selon les chiffres du ministère de l’Intérieur en 2022) à l’indemnité spéciale de fonction et d’engagement, composée d’une part fixe en lien avec la catégorie hiérarchique, et d’une part variable, calculée selon des indicateurs de performances ou encore d’assiduité.
« On est en désaccord avec l’exécutif sur la mise en œuvre du décret », explique Thiebault Parré, porte-parole de l’intersyndicale de la police municipale :
« Ce qui nous pose le plus problème, c’est que la nouvelle bonification indiciaire des agents travaillant sur les quartiers prioritaires n’est attribué qu’aux agents du roulement (ceux travaillant dans un service fonctionnant 24 heures sur 24, NDLR), mais pas à ceux ne travaillant qu’en journée ou aux encadrants intermédiaires. »
L’agent de police dénonce un double discours, de la part de Jeanne Barseghian :
« Dans le débat national, madame la maire avait pris des positions fortes qui avaient été très appréciées par la profession. Mais ici à Strasbourg, elle exclut d’un dispositif une trentaine de personnes pour des raisons, en filigrane, essentiellement budgétaires. »
Prévention des maladies cardiaques
Une délibération concernant la prévention et le soin des maladies cardiaques propose l’octroi d’une subvention de 414 000€ pour un programme du Centre ellipse, un établissement regroupant des professionnels de santé travaillant essentiellement avec des personnes souffrant de pathologies chroniques.
Le programme financé par la délibération vise à mieux suivre et traiter les personnes souffrant d’insuffisances cardiaques avec une série de mesures, comme la formation d’une « cinquantaine de professionnels de santé », l’organisation d’une rencontre annuelle et la mise en place d’un projet de coordination approfondie des parcours de soin.
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