Du 13 au 22 septembre, le Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) propose 158 projections dans quatre cinémas. Au programme : horreur, science-fiction mais aussi thriller, documentaire et comédie noire… Le programme est à retrouver ici tandis qu’en partenariat avec les films du Spectre, voici six séances pour lesquelles des places sont à gagner.
Phil Tippett : mad dreams and monsters
Artisan aux mille créatures, Phil Tippett est un artiste qui marquera à jamais l’histoire du stop-motion. Repéré par Georges Lucas pour Star Wars, ce brillant inventeur est à l’origine des robots tueurs de Robocop ou des dinosaures de Jurassic Park. Récompensé de plusieurs prix dont deux Oscars, ce travailleur acharné continue de mêler savoir technique et expérimentation esthétique.
En 2011, Gilles Penso et Alexandre Poncet signaient déjà un documentaire sur Ray Harryhausen, père spirituel de Tippett. Ils entrent cette fois-ci dans l’atelier de cette légende des effets visuels, en revenant sur son œuvre prolifique et ses multiples collaborations.
Koko-Di Koko-Da
Un couple en crise à la suite d’une tragédie décide de partir camper dans une forêt éloignée de tout. Mais, à la nuit tombée, ils s’aperçoivent qu’ils sont désormais piégés dans une étrange boucle temporelle, les condamnant à revivre sans cesse leur pire cauchemar.
Traversé de poésie macabre, Koko-Di Koko-Da est un conte particulièrement cruel explorant les parcelles les plus enfouies de notre imaginaire et regroupant de multiples influences allant du survival pur aux spectacles dessinés de notre enfance. Une spirale infernale sans concession et remplie de symbolique qui déstabilise autant qu’elle marque et qui ne laissera personne indemne.
Little Joe
Alice, phytogénéticienne, a créé une nouvelle espèce de fleurs thérapeutiques appelées Little Joes. Quelques bouffées et vous êtes heureux, quitte à perdre un peu d’entrain. Mais au fil du temps, la fleur provoque plus de changements que prévu.
Dans une ambiance étrange à l’esthétique sereine, au son d’une musique japonaise discordante, le film de Hausner évoque l’usage répandu des psychotropes et le bien-être artificiel qu’ils procurent. Little Joe pourrait être vu comme un cousin contemporain des films de body snatchers ou voleurs de corps : au fond, il met en garde contre la perte de soi.
Le Voyage du Prince
Un vieux prince échoue sur un rivage inconnu. Blessé et perdu, il est retrouvé par le jeune Tom et recueilli par ses parents, deux chercheurs contraints à l’exil parce qu’ils ont osé croire à l’existence d’autres peuples. Le prince, guidé par son ami Tom, découvre avec enthousiasme et fascination cette société pourtant figée et sclérosée. Pendant ce temps, le couple de chercheurs rêve de convaincre l’Académie de la véracité de leur thèse auparavant rejetée…
Le Voyage du Prince est un conte philosophique qui à travers le regard d’un étranger sur cette cité des singes, porte avec tendresse et humour un regard critique sur nos sociétés.
Adoration
Paul tombe fou amoureux de Gloria, patiente de l’hôpital psychiatrique où travaille sa mère. L’adolescente affirme avoir été internée à tort. Ensemble, ils s’enfuient pour un voyage aux allures d’odyssée, lors duquel les incidents de violence se multiplient.
Adoration oppose deux mondes : d’un côté, la réalité menaçante des adultes, qui ne promet que séparation et enfermement. De l’autre, un espace de transcendance, intime et hors du temps, porté par la dévotion quasi religieuse de Paul pour Gloria. S’inspirant des grands du Réalisme poétique français du passé, du Welz signe avec brio sa vision de l’amour le plus pur, version XXIe siècle.
Furie
Pour les vacances d’été, Paul et Chloé confient leur charmante maison à la nourrice de leur fils et à son mari. À leur retour, le nom sur la sonnette a été changé et ils ne peuvent plus rentrer chez eux. La justice est incapable de leur venir en aide. Paul, professeur de lycée à la vie confortable et rangée, se trouve ébranlé dans ses convictions, sa virilité et sa moralité. Une violence sourde et aveugle croît alors en lui.
Non content de renverser le concept de home invasion, Olivier Abbou signe un film très pertinent sur la fragilité de nos positions sociales et sur le socle chancelant de nos identités.
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