Dans la soirée du samedi 28 mai, le rappeur PLK était en concert au Zénith d’Eckbolsheim. Selon la gendarmerie nationale du Bas-Rhin, huit personnes ont porté plainte à la suite du spectacle. Elles disent avoir été piquées par un ou plusieurs individus. Sur les réseaux sociaux, l’évocation de cet événement a suscité plus de 80 000 « j’aime » et de nombreux commentaires en lien avec des victimes de potentielles piqûres avec une seringue. Sur Twitter, il a suffi d’une vidéo d’un homme interpellé par les forces de l’ordre pour susciter un déferlement de haine et d’appel à la violence contre le supposé agresseur : « S’ils l’ont arrêté c’est qu’il devait avoir une seringue sur lui », affirme un des tweet.
L’homme interpellé a été libéré sans poursuite
Le Zenith d’Eckbolsheim confirme les plaintes de huit filles auprès de la sécurité de l’établissement en se plaignant d’une « sensation de piqûre ». Vers 23h, la gendarmerie s’est rendue sur place. Trois gendarmes ont attendu la fin du concert pour faire sortir les personnes une par une de la salle, dans l’espoir de repérer le potentiel agresseur. Un individu d’une vingtaine d’années a été identifié par des plaignantes et emmené en garde à vue.
Dans la matinée du mardi 31 mai, la gendarmerie du Bas-Rhin a publié un communiqué indiqué que l’individu interpellé a été laissé libre, « aucun élément impliquant l’intéressé n’a été retenu contre lui ». La Brigade de gendarmerie (BTA) de Wolfisheim et la Brigade de recherches (BR) de Strasbourg ont diligenté une enquête « pour identifier le ou les auteurs des faits ».
« Nous n’avons pas vérifié s’il y avait des traces »
La communication de la gendarmerie ne peut pas donner de détails supplémentaires sur l’enquête :
« Nous souhaitions faire une mise au point au sujet de la personne interpellée parce que les gens parlent à tort et à travers et accusent une personne qui a été auditionnée puis remis en liberté sans aucune charge. Pour le reste, une enquête est en cours. C’est au procureur de communiquer ou non. »
Contactées par Rue89 Strasbourg, deux victimes potentielles n’ont pas donné suite aux sollicitations de Rue89 Strasbourg. Une troisième n’a pas souhaité parler de l’incident. Sylvie Chauchoy, directrice du Zenith de Strasbourg, ne souhaite pas s’avancer sur l’enquête : « Les filles ont senti une piqûre, nous n’avons pas vérifié s’il y avait des traces. Quand plusieurs personnes se plaignent du même mal, il n’y a pas de raison qu’elles mentent. »
200 plaintes en France pour le seul mois de mai
Selon des informations de France Inter, « depuis la fin du mois de mars 2022, près de 350 clientes et clients boîtes de nuit ont porté plainte auprès de la police pour des piqûres reçues au sein d’établissements partout en France. Près de 200 plaintes auraient été déposées durant le seul mois de mai. »
Une enquête du média Arrêt sur Images questionne le traitement médiatique réservé à ces « piqures » d’autant qu’un phénomène s’est produit en Angleterre à l’automne 2021 sans aucun cas ne soit confirmé :
« En automne 2021, de nombreuses personnes se disant victimes de piqûres sauvages sont recensées au Royaume-Uni. Vice, le 16 novembre 2021, indiquait que sur les 274 cas rapportés, aucun n’avait été conrmé. Comme en France, personne n’a été poursuivi, aucune trace de drogue n’a été trouvée chez les victimes présumées. Et aucune de ces piqûres n’a été suivie d’agressions, de vol, ou de viol. Le parlement britannique, inquiété par ce phénomène, a diligenté une enquête parlementaire regroupant l’empoisonnement de verres au GHB et les piqûres sauvages : la police anglaise a recensé 1 382 cas de piqûres de début septembre 2021 au 26 janvier 2022, mais ne fait part d’aucune arrestation ni d’analyses positives au GHB. »
Chargement des commentaires…