Aimez-vous hurler (« yell » en anglais) ? Oui, forcément, ça fait un bien fou, surtout en concert ou, autre exemple, en pleine forêt. Mais hurler en sourdine (« low » en anglais) ? Cet oxymore détourné et revisité par Yeallow prend sens lorsque l’on écoute les quatre Strasbourgeois jouer.
Il y a de l’énergie brute, de la vivacité, une batterie quasi-frénétique, une basse hypnotisante, des riffs de guitare excités et un timbre vocal joyeusement sombre et presque sépulcral. Voilà ce qui ressort de ce single efficace, The Void. Avec cette impression, au final, que la pénombre peut à la fois mener à l’obscurité mais aussi à la lumière. Et c’est justement ce que s’emploient à faire Fred, Mister T, Piment et Bill.
Les influences rappellent le post-rock mais aussi des envolées à la Bowie et Lou Reed, avec un goût assumé pour les saillies électroniques et la saturation éphémère, comme en atteste cet autre titre de Yeallow, Blown Away :
Un projet né en 2006
Le projet Yeallow voit le jour en 2006 avant d’accoucher, deux ans plus tard, d’un premier EP, One. Six morceaux auxquels succédera le premier album du groupe, 2891 Seconds, avec un membre de plus dans la petite bande, Pascal, aux chant, guitare et claviers. Le disque est mixé en analogique au studio grenat de Strasbourg puis masterisé à New-York chez Sterling Sound par Jay Franco, ingénieur du son, entre autres, pour Method Man, Usher, Damian Marley, Coldplay, The Beastie Boys et NERD.
Les douze titres de 2891 Seconds (l’exacte durée du disque) sont la preuve d’un travail léché autour des compositions, des arrangements et des mélodies sur lesquels Yeallow se concentre à fond. Voici The Map, extrait de 2891 Seconds :
Ce côte brut et électrique, Yeallow ne s’en sépare jamais. Et depuis 2010, cela lui a même permis de goûter aux publics hors de l’Hexagone. Des ventes en Belgique, au Japon, en Russie, en Angleterre et aux États-Unis. Et surtout, quelques dates de tournée outre-Atlantique l’an dernier (de Los Angeles à San Francisco) et tout récemment, outre-Manche (Londres et Liverpool).
Aujourd’hui, Yeallow travaille sur de nouveaux titres et en est revenu à sa formation initiale à quatre, avec Fred (chant, guitare et claviers), Mister T (guitare lead et chœurs), Piment (batterie) et Bill (basse et claviers). La performance de ce dimanche sera aussi l’occasion de verser dans un univers cinématique où musique et vidéo se marieront plus qu’elles ne s’additionneront.
Y aller
Yeallow en concert et vidéo-performance avec Jérémy Bellot, dimanche 25 novembre à 16h, à l’auditorium du musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg. Caisse et location uniquement à l’entrée. Tarif : 10 euros (réduit à 6,50 euros).
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