Ils sont quatre, jeunes, et incarnent le nouveau souffle du rap made in Detroit. Les MC’s de Clear Soul Forces – L.A.Z., E-fave, J-Roc et Ilajide – s’inscrivent dans la ligne du hip hop étiqueté « horrorcore », variante encore plus trash et sombre que le rap hardcore, et dont le plus illustre marqueur a éclos grâce au flair de Dr Dre. Son nom : Eminem. Mais Detroit compte aussi d’autres acteurs lourds et incisifs dans l’univers rap tels le duo Insane Clown Posse ou encore Kid Rock (entre rap, rock et country). Et depuis quelques années, Clear Soul Forces s’est inséré, avec brio, dans ce milieu au droit d’entrée conditionné par le talent. L’élément déclencheur s’appelle Get No Better, immense succès dès la sortie du single en janvier 2012 :
En héritiers de Jay Dilla ou Slum Village, grandement inspirés par l’âge d’or du hip-hop des années 90, les Clear Soul Forces ne se contentent ni ne se cantonnent au simple hommage. Evidemment, les influences sont là et CSF ne les nie pas. Mais les quatre de Detroit gèrent des productions soignées et livrent beats vicelards et flows chirurgicaux pour proposer une belle pépite de rap underground. La capitale du Michigan semble aujourd’hui vibrer pour un tout autre son que celui qui la fit connaître sur la scène musicale : la soul, le punk, le punk rock, le rock via ses stars et porte-étendards du label Motown, puis des groupes comme le MC5, Iggy Pop and The Stooges, Alice Cooper ou encore The White Stripes.
En somme, uniquement des formations tout en aspérités et en caractère bien trempé, dans ce creuset bouillonnant qu’est Detroit entre usines automobiles, crise, chômage et banlieues miteuses. Là-bas, la musique est revencharde, spontanée, éclairée.
Voilà pourquoi les Clear Soul Forces ont été tant inspirés pour écrire et composer leur Detroit Revolution, mini-album percutant et rassérénant publié il y a deux ans et porté, entre autres, par un excellent titre éponyme et aussi ce morceau ultra-dansant lié à l’histoire originelle de la Detroit soul et funky :
A l’automne 2013, CSF sortait un nouvel album, Gold PP7s, tout en rap puissant et radieux, dans un mélange entre West et East Coast américaine. Ce LP propose des beats puissants et réalise un sans-faute pour le flow, énergique et sans effets de manche. En atteste ce premier single, Beats Rhymes and Life, en écho direct à l’un des grands classiques du groupe new-yorkais A Tribe Called Quest (l’album a été publié en 1996) :
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