Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Commerces des centres-villes : une étude pour « éviter les bavardages »

Comment se porte réellement le commerce au centre-ville de Strasbourg, mais aussi dans ses quartiers et dans les 32 communes voisines de l’Eurométropole ? Une étude vise à y voir plus clair.

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Commerces des centres-villes : une étude pour « éviter les bavardages »

La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), l’Eurométropole de Strasbourg et le groupement commercial du Bas-Rhin ont présenté mardi 10 avril une étude fine sur la situation des commerces dans les 33 communes de l’agglomération.

Sa publication intervient quelques semaines après l’annonce d’un plan de 5 milliards d’euros sur 5 ans du Gouvernement, où Strasbourg ne figure pas contrairement à d’autres villes alsaciennes (Haguenau, Saverne, Colmar, Mulhouse et Guebwiller) comme 222 en France.

Données croisées

L’étude consiste à croiser des données de l’Eurométropole (nombre de logements, évolution, etc.), de la CCI (ouverture et fermeture de commerces, type d’entreprises enregistrées) ou encore de l’Insee (part de CSP+ ; évolution de la population…).

Au vu des résultats, les différents commanditaires les interprètent comme un satisfecit de leur actions depuis plusieurs années (le contraire aurait été étonnant). Même si « tout n’est pas parfait », la situation est « plutôt bonne, » assurent-ils. La surface commerciale a augmenté de 1,2% en cinq ans alors que la population a augmenté de 1,9% dans l’Eurométropole. Les acteurs parlent ainsi de « densité maîtrisée ».

Les mètres carrés refusés

Les élus se félicitent d’avoir refusé 200 000 m² de nouvelles surfaces commerciales dans le Plan local d’urbanisme intercommunal (sur 15 ans) voté fin 2016 pour les limiter à 65 000 m², dont 45 000m² à Vendenheim et une part conséquence pour la Vigie. Selon les commanditaires, un des enjeux futurs est de prévoir quelques espaces commerciaux au pied des nombreux projets immobiliers prévus.

L’étude réalisée par le cabinet Ledoux & associés consiste notamment à distinguer 4 critères déterminants : habitat, services, identité et économie. Et pour chaque centre, ou quartier, distinguer les forces et faiblesses.

Il ne faut pas s’inquiéter pour les commerces à Strasbourg jurent les responsables (photo Valentin R. / Zéphyrios /cc)

Fin des « bavardages » ?

Pour le président de l’Eurométropole Robert Herrmann (PS), les données issues de ces travaux permettront entres autres « d’éviter les bavardages qui ont lieu dans nos assemblées ». L’élu strasbourgeois vise ici les critiques de commerçants, relayés par plusieurs groupes politiques (la droite et La Coopérative notamment) au sein de l’hémicycle eurométropolitain.

Nombre de voix se sont élevées contre l’extension de la zone commerciale de Vendenheim qui ferait de la concurrence au centre-ville strasbourgeois. L’étude conclut à un taux de vacances de seulement 4% dans le centre-ville de Strasbourg, soit le seuil pour un roulement normal.

Il est vrai que le débat strasbourgeois sur le commerce de centre-ville s’est jusqu’alors déroulé autour de ressenti, même s’il est avéré au niveau national que les zones commerciales minent les commerces des centres historiques (d’où le plan du gouvernement).

Les conclusions doivent guider l’action des élus mais aussi des commerçants. « Par exemple, 40% des habitants n’habitaient pas Strasbourg il y a 5 ans », pointe Catherine Salomon, vice-présidente de la CCI en charge du commerce. Cette donnée vise à revoir certains enjeux pour la fidélisation de clients.

Les quartiers qui vont bien et ceux qui souffrent

L’étude sépare 11 quartiers de Strasbourg, et les centres-ville des bourgs de la première couronne et de la deuxième couronne.

À ce petit jeu, le centre-ville de Strasbourg s’en sort avec une note de 13,8 sur 20. La moyenne strasbourgeoise est de 12,6. Le centre-ville est dépassé par la Robertsau et Cronenbourg (15 chacun). Neudorf est aussi « dans le vert » (voir la page 17 de l’étude ci-dessous).

À Strasbourg les quartiers de la Meinau, l’Elsau (avec les conséquences dont Rue89 Strasbourg traitait ici) et le Port-du-Rhin sont les moins attrayants pour les commerces.

Centres de la deuxième couronne en souffrance

Peu éloignés de la zone commerciale de Vendenheim, les centres de Mundolsheim et Reichstett tirent la langue.

En deuxième couronne, plus de communes (8) présentent une attractivité « dans le rouge », notamment les plus petites : Niederhausbergen, Blaesheim, Lampertheim, Hangenbieten, malgré leurs nouveaux habitants. Eckwersheim, Kolbsheim Osthoffen cumulent aussi des difficultés similaires avec moins de potentiel d’habitants. Wolfisheim présente la situation la plus critique avec une démographie peu dynamique.

Pour le vice-président à l’artisanat et maire de Niederhausbergen, Jean-Luc Herzog (divers droite), l’étude est avant tout « un outil dont les maires peuvent se saisir, ou non. Soit pour développer des commerces ou estimer qu’il y a ce qu’il faut dans les communes voisines pour ses habitants. »

L’étude pourrait être répliquée dans d’autres villes pour disposer de données comparatives.

La synthèse de l’étude


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