« Strasbourg est la capitale de Noël mais certainement pas la capitale des droits de l’homme ! » Antonio Gomez, membre du réseau D’Ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, s’insurge face au manque d’eau dont souffrent les demandeurs d’asile installés dans le quartier du Neuhof. Son groupe et le collectif Rue des Canonniers distribuent des bouteilles ce mercredi 1er août. À cette occasion, ils ont invité la presse pour interpeller le maire, le préfet et l’adjointe en charge du Neuhof sur le manque d’eau dans le camp, en pleine canicule…
Des citoyens énervés par l’inaction de la Ville
L’été, les conditions de vie pour les SDF sont plus difficiles. Pour les collectifs, le manque d’eau est l’urgence primordiale. La ressource est nécessaire pour boire mais aussi se nettoyer, laver ses vêtements, laver des ustensiles de cuisine… Marie Dominique Dreyssé, adjointe au maire a d’ores et déjà refusé de faire installer des douches et des sanitaires. Les membres des collectifs se demandent ce qu’attendent les pouvoirs publiques pour agir :
“Ça a été possible cet hiver, pourquoi ça serait du domaine de l’impossible aujourd’hui ? »
Depuis la mi-juillet, le campement de fortune s’est agrandi. On dénombre actuellement 18 tentes avec 48 personnes provenant de Serbie, de Macédoine ou de Bosnie-Herzégovine. Parmi ces personnes, deux femmes enceintes, une personne handicapée, une personne avec des troubles psychiques, deux bébés et 14 autres enfants, âgés de deux à 15 ans.
Un accueil chaleureux dans un bar qui en pâti
Les demandeurs d’asile trouvent un accueil chaleureux au « Bar de Paris », situé en face du campement. Le gérant, Ascantürk Manmout et son fils donnent un libre accès à leurs toilettes et aux prises électriques malgré quelques difficultés financières et des factures d’eau et d’électricité qui grimpent. Le fils traduit les propos du gérant :
« Je ne peux pas rester les bras croisés en voyant ces petits. J’ai moi-même huit enfants. Je fais tout ça sans retour mais ça serait bien que la Ville joue son rôle. »
Le patron de soixante ans et son fils rendent d’autres services aux personnes dans le besoin. Le père a déjà fait des courses, a prêté sa propre douche, des matelas pour les enfants lorsque d’autres campements de fortune se sont constitués dans la rue des Canonniers.
Pas d’eau mais une aide au retour
La Ville de Strasbourg a déjà distribué des demi-bouteilles d’eau mais ce genre d’action n’a jamais été renouvelée. Des places dans l’ancien hôpital Lyautey ont été proposées à trois familles il y a deux semaines. Elles avaient refusé ces hébergements en raison de l’humidité des lieux et de la taille des locaux : onze personnes auraient dû dormir dans une pièce.
Il y a quelques jours, des membres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration sont passés. Ils ont distribué des fascicules dédiés au « retour volontaire ». Leur proposition d’aide était « exceptionnelle », ont-ils indiqué aux demandeurs d’asile. Ces derniers pourraient recevoir 300€ par personne pour regagner leur pays d’origine. Toutes les personnes du campement de fortune ont décliné l’offre.
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