Un collectif a ouvert ce dimanche matin un nouveau squat, dans des locaux commerciaux de la zone commerciale d’Eckbolsheim, rue Ettore Bugatti. Une trentaine de personnes sans domicile s’y sont installées, dont Mamadou (le prénom a été modifié). Originaire du Mali, ce journaliste de profession a fui son pays suite à des menaces de mort en lien avec son combat pour la démocratie. Il est arrivé à Strasbourg il y a trois mois :
« Je dors sous une tente, sur un morceau de carton depuis des mois. Entre la police qui nous réveille et nous déloge de la gare vers une heure du matin, les rats et le froid qui commence à nous faire grelotter la nuit, forcément, j’ai sauté sur l’occasion avec l’ouverture de ce bâtiment. »
Le collectif à l’origine de cette occupation est formé par des citoyens qui se disent concernés par la situation des personnes sans domicile ni abri. Des camps et des abris de fortune émaillent les espaces verts de Strasbourg.
Le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici alerte depuis des mois sur des situations de familles migrantes, contraintes de vivre dehors à Strasbourg, parfois avec de très jeunes enfants dans des conditions d’insalubrité grandissante. « Pour les migrants qui arrivent à Strasbourg, il n’y a qu’une option, c’est la tente… Et encore, on a de plus en plus de mal à en trouver », déplore un membre du collectif.
Une mise à l’abri pour plus de cent personnes
Lors d’une visite organisée dimanche matin avec des journalistes, des militants ont fait constater que les locaux étaient inoccupés depuis plusieurs années. Le collectif espère être en mesure d’abriter plus d’une centaine de personnes dans ces locaux de 2 200 m². Les militants doivent parcourir les camps installés aux Ducs d’Alsace ou sur les berges de l’Ill et du canal de la Bruche pour leur proposer de s’installer dans ces locaux.
Le bâtiment dispose d’eau et d’électricité mais pas encore de chauffage. Comme il s’agit de bureaux, il y a une cuisine et des toilettes mais pas de douches. Le bâtiment est entouré d’un terrain en friche, dont les militants espèrent faire un jardin.
Les militants ont occupé ces locaux depuis une semaine. Le bâtiment a abrité un temps des locaux d’Alsatel puis le Centre de formation des apprentis de l’industrie. Le propriétaire actuel n’a pas encore été identifié.
Il s’agit du second squat ouvert par des militants du logement à destination des personnes migrantes ou sans-domicile. Fin juillet, le collectif La Roue Tourne a ouvert une ancienne villa, parc Gruber à Koenigshoffen, propriété de la Ville de Strasbourg.
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